Les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique ont pris acte de l’annonce par Charles Michel, président du Conseil européen, de sa candidature aux élections européennes.

De facto, Charles Michel n’est plus en mesure de poursuivre pleinement ses fonctions actuelles. Pourtant l’état de l’Union, la situation internationale et les enjeux historiques auxquels l’Europe fait face impliquent que chaque responsable politique soit pleinement à la tâche, mobilisé sur sa mission et assure la continuité des travaux.

Au moment de cette annonce, nous dénonçons le bilan de Charles Michel et le rôle qu’il a joué durant ce mandat. Défenseur acharné des intérêts des chefs d’État et de Gouvernement, au détriment de l’intérêt collectif européen dans bien des cas, il a failli dans sa mission de coordination et de recherche du meilleur consensus pour l’Union. Sa lenteur de réaction face à l’agression de l’Ukraine par la Russie est notamment coupable. Sa mauvaise gestion du budget du Conseil ainsi que les polémiques qui lui sont associées n’ont pas participé à incarner le meilleur visage de l’Europe. Nous le regrettons.

Les motivations toutes personnelles de Charles Michel font désormais peser un risque majeur pour l’Union puisqu’avec sa démission, c’est Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, figure du populisme, de la démocratie illibérale et cheval de Troie de la Russie qui pourrait assumer l’intérim à la tête du Conseil européen. Nous nous étonnons de la volonté de Charles Michel de rejoindre le Parlement européen, institution qu’il a peu respectée durant son mandat.

L’Union européenne mérite mieux.

Toute cette affaire met en lumière des questions sur la pertinence en l’état du poste de Président du Conseil européen. Il faudra tenir compte de cette situation à l’approche de débats importants sur la modernisation du fonctionnement des Institutions européennes.