Strasbourg, le 14 mars 2007
Les députés socialistes du Parlement européen vont appeler les salariés d’Airbus à rester solidaires face au plan de restructuration envisagé par le consortium européen, lors d’un débat organisé aujourd’hui à Strasbourg.
« Airbus, c’est un projet européen qui exige des solutions européennes. Ce devait être notre fierté d’être européen. Or, Airbus représente l’un des échecs les plus cuisants de la stratégie de Lisbonne censée faire de l’économie européenne un pôle d’excellence », déclare Martin Schulz, le chef de file des Socialistes au Parlement européen.
« Les erreurs des gestionnaires sont à la base des difficultés d’Airbus. Il est d’autant plus choquant de constater qu’aujourd’hui ce sont les salariés qui en font les frais et pas les actionnaires », déplore Martin Schulz.
Kader Arif, un élu français de la région toulousaine, berceau d’Airbus, souligne pour sa part : « comme dans le cas de Volkswagen à Forest (Belgique), l’affaire Airbus montre les carences du dialogue social en Europe.
Le plan Power 8, qui annonce la suppression de 10 000 emplois et des licenciements secs parmi les sous traitants, va affecter plusieurs régions et pays d’Europe. Nous voulons éviter que les salariés d’Airbus ne se fassent concurrence alors que leurs compétences assurent l’avenir de l’entreprise », ajoute l’eurodéputé, qui a mis sur pied et anime un comité informel « Airbus » avec son homologue britannique Glyn Ford.
« Airbus, c’est l’un des grands projets européens où l’Europe était compétitive face à Boeing. Il faut que les syndicats soient unis et que nous parlions d’une seule voix », commente Glyn Ford, qui rencontrera vendredi les délégués syndicaux d’Airbus à Bristol.
Les députés socialistes vont inviter des représentants des syndicats d’EADS, la maison-mère d’Airbus – et ceux de la Confédération européenne des syndicats les 28 et 29 mars, à Bruxelles en marge de la session du Parlement pour en débattre. « Nous n’excluons pas de rencontrer plus tard Louis Gallois », précise M. Arif.
Plus généralement, Airbus soulève le problème de l’absence de politique industrielle en Europe. « Le système intergouvernemental sur lequel repose le projet Airbus n’a pas bien fonctionné » estiment les Socialistes européens.