Aujourd’hui, à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a déclaré : « Si j’étais de gauche, j’aurais honte ! ».

Avec le bilan qui est le sien, nous pourrions attendre davantage de pudeur, de retenue et de mesure de la part de M. Sarkozy.

En 2007, alors que François Fillon estime la France au bord de la faillite, Nicolas Sarkozy instaure un bouclier fiscal pour les plus riches. En 2008, il vole au secours des banques sans conditions et maintient les exonérations pour les heures supplémentaires ; pendant ce temps, l’Allemagne soutient l’emploi avec des exonérations temporaires pour le chômage partiel. En 2009, M. Sarkozy refuse de mettre en place un plan de relance européen. En 2010, il rejette l’idée d’organiser un front pour aider au plus vite la Grèce. En 2011, il impose deux plans de rigueur, une législation européenne et un Traité sans consulter la représentation nationale. En 2012, enfin, au lieu de soutenir l’investissement, Nicolas Sarkozy annonce le relèvement de la TVA qui va déprimer la demande.

La politique économique menée par ce dernier a ainsi abouti à la dégradation de la France. Un tel bilan n’autorise pas à se poser en donneur de leçon. Ce nouvel écran de fumée ne masque pas ses échecs.

Pour Nicolas Sarkozy, la renégociation du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) est impossible. Pour nous, l’exigence de renégociation est pourtant nécessaire, elle est légitimée par la récession dans laquelle s’enfonce l’Europe, et l’explosion du chômage.

La promesse de contrebalancer l’austérité par une politique de relance de l’activité et de lutte contre le chômage n’est pas tenue. Avec désormais plus de 23 millions de chômeurs en Europe, il y a pourtant urgence. Malgré cela, les yeux rivés sur les seuls indices boursiers, Nicolas Sarkozy fait mine de croire que la crise est terminée : pour ses amis du Fouquet’s, oui certes ; elle ne les a pas touchés. Mais pour les Européens, elle ne cesse de s’aggraver.

M. Sarkozy estime également que l’arsenal de sanctions fraichement mis en place constitue une gouvernance économique. Cependant, les faits démontrent jour après jour l’abîme dans lequel nous précipite cette politique austéritaire. D’ailleurs, force est de constater que le TSCG a déjà du plomb dans l’aile : Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, a annoncé, juste après l’avoir signé, qu’il ne le respecterait pas. Alain Lamassoure était-il un oiseau de mauvais augure quand il annonçait que ce Traité ne serait respecté que par un ou deux pays au final ?

Avoir une ambition forte pour l’Europe et les Européens c’est, avec l’ensemble des progressistes, proposer un autre chemin pour l’Europe. Cette alternative passe par des investissements dans l’éducation, la recherche, l’innovation, les services publics, les infrastructures et le soutien aux PME.

Réconcilier les peuples avec l’Europe et notre destin commun, contrer les réflexes nationalistes et populistes, c’est cela le rêve concret européen de François Hollande, dans la poursuite de l’œuvre des fondateurs.