Ce mardi 10 mai 2011 avait lieu le vote sur le rapport Moreira proposant des préférences commerciales pour le Pakistan. Suite aux inondations qui avaient dévasté le Pakistan en 2010, le Conseil européen avait demandé des mesures d’urgence pour soutenir le Pakistan. Pour rappel, l’accès du Pakistan au Système de Préférence Généralisé avait été refusé précédemment par le Parlement, notamment du fait du non-respect des conventions fondamentales sur les droits de l’Homme.

 

Par la voix de Kader Arif, porte-parole du groupe S&D sur les questions de commerce international, la délégation socialiste française regrette l’adoption de ce rapport.

 

« De telles préférences commerciales sont une fausse bonne idée, portées par quelques personnes qui y ont un intérêt direct », explique Kader Arif.

 

« Nous nous y sommes opposés, car nous considérons que la réponse à une crise humanitaire ne peut pas être commerciale, d’autant plus que nous nous trouvons un an après la catastrophe, et que l’urgence n’est plus là. Un tel soutien est pervers et biaisé, car il revient à faire payer à quelques uns en Europe – le secteur du textile au Portugal, en Espagne et en Italie – une solidarité avec le Pakistan que nous devrions assumer collectivement. Par ailleurs, en ne ciblant que quelques secteurs d’activités, nous n’aidons pas l’ensemble des pakistanais », ajoute l’eurodéputé.

 

« La question de la politique commerciale européenne est fondamentale : des accords commerciaux que nous signons découlent l’avenir de notre industrie, de nos emplois, de notre économie… aujourd’hui, le Parlement européen a un réel pouvoir. Les médias doivent s’y intéresser, car leur regard permettrait certainement de mettre la pression sur la droite lors des votes, et de l’empêcher ainsi de sacrifier les européens sur l’autel de leur idéologie », conclut Kader Arif.