Madame la présidente, Cher(e)s collègues,

Dans ce débat majeur sur les questions migratoires, nous devons éviter à tout prix de tomber dans le piège que constituent les déclarations opportunistes de Messieurs Sarkozy et Berlusconi sur les accords de Schengen. « L’Europe », « les flux migratoires » sont des punching balls confortables pour certains gouvernements européens de droite, qui tentent ainsi de masquer leurs défaillances économiques et sociales sur le plan national, en courant après les thèses populistes de l’extrême droite. Aujourd’hui, attaquer la libre circulation, grande réussite de la construction européenne, est une grossière manipulation.

Ainsi suis-je très surprise quand je lis dans la presse que « la Commission a donné raison à la France et l’Italie ». S’il est vrai que la réponse de Monsieur Barroso à Messieurs Sarkozy et Berlusconi pouvait permettre plusieurs interprétations, ce n’est pas le cas de la communication de Mme Malmström du 4 mai dernier.

Loin de s’attarder sur le seul rétablissement des contrôles aux frontières intérieures, cette communication évoque de nombreuses et utiles pistes de travail. Coopération économique avec les pays d’origine, lutte contre la traite des êtres humains, immigration légale et bien évidemment nécessité de réinstaller rapidement les réfugiés, voilà les vrais enjeux. Et je tiens à saluer l’approche communautaire que défend la Commissaire dans sa communication. Car nous partageons avec elle cette conviction : face aux enjeux migratoires, nous avons besoin de plus d’Europe, de plus d’intégration, là ou les Etats membres sont tentés de ne défendre que leurs intérêts particuliers.

Retrouvez en cliquant ici le communiqué du Parlement européen à propos du débat. Les députés ont été très clairs dans leurs interventions et refusent la modification des règles actuelles de Schengen.