Monsieur le Président, chers collègues,

en cette période de crise, les finances publiques ont été mises lourdement à contribution pour sauver le système financier, dans un premier temps, et pour amortir le choc social et économique, dans un deuxième temps.

Dans ce contexte, on parle beaucoup de déficit public, on s’attaque aux dépenses des États membres, mais on laisse passer au second plan la baisse des recettes fiscales. On oublie que, dans l’Union européenne, ce sont annuellement 200 milliards d’euros qui échappent à l’impôt, autant de moyens qui auraient pu être utilisés pour d’indispensables politiques de relance, autant de moyens qui permettraient d’affronter avec sérénité ce que certains appellent, entre guillemets, le choc démographique.

Voilà pourquoi les textes que nous discutons aujourd’hui sont si importants. La mise en place d’outils communs, la transparence absolue entre les États membres en matière de récupération des créances, sont autant de pas à accomplir pour qu’aucun citoyen, pour qu’aucune entreprise n’échappe à son devoir fiscal, et pour que chacun participe à l’effort collectif.

Il faut donner aux administrations fiscales de chaque pays de l’Union les moyens de mener leurs missions à bien. Il faut également souligner à quel point une politique fiscale saine est cruciale.

Tout le monde se préoccupe aujourd’hui de la Grèce. Nous voyons aujourd’hui à quelles extrémités conduit l’absence d’un appareil fiscal efficace. Ce n’est pas seulement la crise qui met le gouvernement Karamanlis à mal, c’est surtout le manque de courage politique de son prédécesseur qui n’a pas su réformer l’administration fiscale grecque pour créer un outil efficace de recouvrement fiscal.

Nous espérons, à cet égard, que l’Union usera de tous les moyens à sa disposition pour affirmer sa solidarité vis-à-vis de la Grèce. J’espère que le vote auquel nous procéderons mercredi confirmera le vote en commission et qu’il débouchera sur des textes encourageants en matière de recouvrement fiscal.