Face aux multiples attaques que subissent nos démocraties, il est temps que l’Union européenne cesse d’être naïve. À l’initiative de Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place Publique, et du groupe S&D, le Parlement européen a décidé de mettre en place une commission spéciale sur ces attaques extérieures qui visent à déstabiliser et affaiblir nos institutions.

« La création de cette commission spéciale est un signal fort. Ces campagnes hostiles pilotées depuis l’étranger font partie d’une guerre hybride lancée contre nos démocraties. Défendre notre cadre démocratique et notre souveraineté politique est notre responsabilité historique » insiste Raphaël Glucksmann. «Dans un premier temps, la commission spéciale dressera un état des lieux précis du niveau de menaces et du type d’attaques dont l’Union est la cible. Financement de campagnes ou de partis politiques, financement d’acteurs du débat public, cyberattaques et piratages, campagnes de désinformation notamment via les réseaux sociaux : voilà déjà pour les intrusions les plus connues » précise-t-il.

Même si certains outils existent à l’échelle européenne, la responsabilité de prévenir et répondre aux menaces hybrides demeure principalement nationale et les règles en vigueur demeurent fort disparates selon les pays. « Nous devons doter l’Union d’une capacité de réponse, de prévention et d’action plus rapide et plus efficace » ajoutent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.

Financement des partis politiques, règles de transparence des acteurs du débat public, régulation des plateformes, cyberdéfense, mais aussi soutien accru à la presse indépendante ou aux acteurs de la vie publique : de nouveaux outils législatifs sont nécessaires pour se hisser au niveau des menaces pesant sur nos systèmes démocratiques.

La protection de notre indépendance démocratique doit primer sur les considérations commerciales ou diplomatiques qui dominent souvent notre politique étrangère : nous devons montrer que personne ne peut s’attaquer impunément au cœur même de notre vie démocratique.