« Le Parlement européen est l’Institution vigilante et responsable face à ceux – dans les firmes pharmaceutiques et à la Commission européenne – qui souhaitent faire de la santé une marchandise comme une autre », explique Gilles Pargneaux. « Autoriser la publicité directe auprès du grand public pour les médicaments soumis à prescription est inacceptable et dangereux : il suffit de considérer les dernières nouvelles entourant le médicament Médiator, auquel on attribue aujourd’hui plus de 500 décès. Il a été retiré du marché français en 2009 seulement, et au motif qu’il avait une efficacité modeste dans le traitement du diabète, alors qu’aux Etats-Unis il a été interdit dès 2007. Une fois de plus, la question de la pharmacovigilance et de ses liens trop étroits avec l’industrie pharmaceutique en Europe est posée. Les citoyens peuvent se féliciter de la résistance de leurs élus aux pressions de ces puissants lobbys », ajoute l’eurodéputé.
« Stratégiquement, en tant que contre-rapporteur pour le groupe socialiste, j’ai d’abord déposé une proposition de rejet du texte, demandant ainsi à la Commission européenne de revoir sa copie. Cette approche, également adoptée par les Verts et la GUE, m’a permis par la suite d’obtenir une révision importante des propositions de la Commission », détaille Gilles Pargneaux.
« Pour réellement améliorer l’accès des citoyens européens à des informations pertinentes sur la santé, j’ai déposé une soixantaine d’amendements afin d’intégrer plusieurs propositions concrètes : rendre la notice approuvée par les autorités plus utile et accessible aux patients, tirer le meilleur parti des échanges entre les patients et les professionnels de santé, encourager les Agences nationales à devenir des fournisseurs d’informations plus proactifs et plus transparents, développer et renforcer les sources existantes d’informations comparatives et impartiales sur les options de traitement, et mettre définitivement et rapidement un terme à la confusion des rôles entre les firmes pharmaceutiques et les autres acteurs du secteur de la santé ».
« En mettant l’accent sur les droits des patients à l’information plutôt que de faire de la mise à disposition d’information une option pour les industries pharmaceutiques, le texte a évolué dans la bonne direction » souligne Gilles Pargneaux.
Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste, et Bernadette Vergnaud, vice-présidente de la commission du marché intérieur, « si le Parlement a amélioré le texte, nous devrons néanmoins rester très vigilants pour la deuxième lecture et continuer à refuser la publicité déguisée en information des firmes pharmaceutiques, que ce soit en instrumentalisant les professionnels de santé ou par des campagnes soi-disant d’information en matière de vaccination notamment. On ne peut laisser les firmes pharmaceutiques informer librement les citoyens, leurs préoccupations commerciales étant incompatibles avec les objectifs d’intérêt général poursuivis par nos politiques de santé ».