C’est une journée noire pour l’histoire de l’Europe. Le Royaume-Uni a officiellement enclenché aujourd’hui le processus du Brexit, 9 mois après le référendum. Le départ du Royaume-Uni, qui ne devrait être effectif que dans deux ans, constitue une perte pour l’Union et le symbole d’une Europe en crise, même si nous n’en mesurons pas encore toutes les conséquences.

Une rupture, c’est difficile. Un divorce, toujours douloureux. Et, quand il y a des enfants et des biens communs, c’est plus compliqué encore. Mais tout le monde a intérêt à trouver un accord positif. A ce titre, nous saluons la décision prise aujourd’hui par la Commission européenne d’interdire la concentration entre Deutsche Börse AG et London Stock Exchange Group : c’est le premier signe d’un début de négociation responsable et non faussé. Le Parlement européen adoptera la semaine prochaine à Strasbourg une résolution sur sa vision des négociations, qui doit à la fois être ferme et constructive.

Dans l’intérêt des Européens et des Britanniques, le Brexit ne doit ni durer, ni mobiliser toute notre énergie : l’heure est à la refondation, à la fois au niveau de l’Union européenne et au niveau de la zone euro. Nous devons renouer avec la vocation d’origine de l’Union, assurer la démocratie et le respect de valeurs, la prospérité, la liberté et la paix par la solidarité.

Il faut répondre à la question légitime des citoyens européens : pourquoi sommes-nous ensemble ? Pour nous, l’Union européenne permet aux Européens de mieux faire entendre leur voix dans le monde actuel. Comment définir des normes sociales et environnementales, face à la Chine ou aux États-Unis ? Comment penser sa défense face aux menaces contemporaines, entre les deux grandes puissances militaires que sont la Russie et les États-Unis ? Comment lutter efficacement contre le terrorisme ou l’évasion fiscale, qui sont par essence des problèmes transnationaux ?

Pour les eurodéputés socialistes et radicaux, la refondation, telle que préconisée par Benoît Hamon, est indispensable, à la fois au niveau de l’Union européenne et au niveau de la zone euro. Les Vingt-Sept doivent travailler ensemble en matière migratoire, de défense, de sécurité, de transition énergétique et de numérique ; au niveau de la zone euro, nous devons parvenir à une véritable convergence sociale et fiscale et à un budget de la zone euro, en la dotant des institutions de contrôle démocratique qui vont avec, afin de répondre à ces priorités absolues : l’emploi et l’investissement.

Nous sommes convaincus qu’une Europe refondée sera l’outil indispensable pour défendre nos valeurs, construire une souveraineté européenne et faire face ensemble aux défis et menaces du XXIème siècle. Dans les élections cruciales à venir, Martin Schulz et Benoît Hamon incarnent cette Europe désirable pour laquelle nous nous battons chaque jour au Parlement européen !