Jean-Paul Denanot (S&D). – Monsieur le Président, par cette question orale sur le secteur de l’hydroélectricité en Europe, j’ai souhaité attirer l’attention de la Commission sur le rôle très important de l’hydroélectricité: d’abord, parce qu’elle constitue une source d’énergie renouvelable et stockable et contribue à la fois à la décarbonisation de notre économie, à la sécurisation de nos systèmes d’approvisionnement ainsi qu’à l’autonomie et à l’indépendance européennes en matière énergétique; ensuite, parce que le secteur hydroélectrique et l’exploitation des différents barrages participent de l’aménagement du territoire et du maintien de l’emploi local.

Il y a derrière chaque ouvrage hydroélectrique des réalités bien concrètes. Les centrales et leur exploitation ont un impact sur de nombreux secteurs – comme l’agriculture, l’alimentation en eau potable, la navigation, les activités touristiques, le soutien d’étiage, la gestion des crues – et participent à différents titres à la cohésion et au développement territorials.

Je voudrais donc à mon tour attirer l’attention de la Commission sur la nécessité de clarifier la situation du secteur hydroélectrique en Europe et de tenir compte des organisations et des réglementations plurielles des États membres, fruit de leur histoire et de leur géographie, comme l’a récemment montré l’étude de la Florence School of Regulation. L’ouverture précipitée des concessions hydroélectriques à la concurrence – comme il en est question dans certains États membres, alors qu’il n’y aurait pas d’impact sur d’autres – risque de déstabiliser durablement cet écosystème.

C’est pourquoi j’invite la Commission à engager une réflexion rapide sur cette question, tout en lui adressant une mise en garde: celle de ne pas ouvrir la porte à une politique du « deux poids, deux mesures », qui serait très préjudiciable à l’Union de l’énergie en Europe.