Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui en plénière extraordinaire (395 +, 200 -, 71 abs), une première résolution sur les conséquences du référendum britannique.

Une rupture, c’est difficile. Un divorce, toujours douloureux. Et, quand il y a des enfants et des biens, plus compliqué encore ! Le Brexit se situe dans cette dernière catégorie, tant, après 40 ans d’Union, nous avons créé des interdépendances.

Le Parlement européen souhaite que l’article 50 soit activé aussi vite que possible et que les négociations puissent commencer comme nous l’avions souhaité dès le lendemain du référendum. Manifestement, les eurosceptiques et les europhobes ne sont pas sur cette ligne : ils sont dans la contradiction et n’ont ni la moindre idée, ni le moindre projet pour la suite. Cette situation doit servir de leçon : c’est au moment de l’accord entre le Royaume-Uni et les 27, en février dernier, que nous aurions dû faire stipuler qu’en cas de Brexit la Grande-Bretagne s’engageait à activer immédiatement l’article 50. Nous prenons acte de la légère accélération du calendrier par David Cameron, mais nous ne voyons pas ce qui interdit de lancer officiellement la procédure et de mettre fin à l’incertitude.

Ainsi que l’a rappelé M. Juncker dans le débat, « pas de notification, pas de négociation ».

David Cameron a également annoncé, hier devant la Chambre des communes, qu’il remplacerait le Commissaire Hill : c’est le cynisme absolu. Nous demandons à M. Juncker à laisser le remplaçant sans portefeuille !

La résolution appelle également à adapter l’organisation interne du Parlement européen : l’activation de l’article 50 entraînera nécessairement des changements au sein de notre institution, qui doit être pleinement associée à la négociation et à laquelle elle doit se préparer sans délai.

Le flou qui entoure la mise en œuvre de la décision souveraine des citoyens britanniques est dangereux pour le Royaume-Uni, pour l’Union européenne aussi. Royaume-Uni d’un côté et Union européenne de l’autre ont intérêt à agir pour ne pas ajouter de la crise à la crise.

Pour sauver l’Europe, le Brexit ne doit ni durer, ni mobiliser toute notre énergie : l’heure est à la refondation, à la fois au niveau de l’Union européenne et au niveau de la zone euro. Les Vingt-Sept doivent travailler ensemble en matière migratoire, de défense, de sécurité, de transition énergétique et de numérique ; au niveau de la zone euro, nous devons parvenir à une véritable convergence sociale et fiscale.

L’Europe peut disparaître : il y a urgence pour les chefs d’État et de Gouvernement d’être enfin à la hauteur lors du sommet européen ! Le Parlement européen est prêt à prendre sa part de responsabilité, il l’a dit ce matin.