Patrice Tirolien (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, l’intégrité territoriale du Mali étant restaurée, l’heure est à la reconstruction et au maintien de la paix. Je suis donc très heureux que l’Union européenne prenne ses responsabilités en s’engageant, aux côtés de la France, en cette phase charnière.

Le succès de la conférence internationale des donateurs a confirmé le soutien de l’Union européenne au plan de relance durable du gouvernement malien. Elle a permis de rassembler des engagements financiers de la communauté internationale à hauteur de 3,25 milliards d’euros, ce qui est bien au-dessus de nos espérances.

Aujourd’hui, les autorités font face à plusieurs enjeux de taille. D’abord, la crise a révélé la fragilité des institutions et les problèmes de gouvernance dont souffre le pays. Cela a provoqué une perte de crédibilité de l’État aux yeux des citoyens, en particulier dans le nord. La question de la légitimité du pouvoir est donc essentielle et la tenue d’élections un préalable indispensable. L’initiative des autorités transitoires d’inviter une mission d’observation électorale de l’Union européenne pour les élections est un signe très positif. Nous devons, dès lors, y répondre avec l’envergure nécessaire.

Par ailleurs, je tiens à souligner la nécessité d’impliquer au maximum les partenaires régionaux dans le processus de stabilisation du Mali. C’est l’instabilité du Sahel qui a achevé le précédent gouvernement malien. L’implication de l’Union, notamment à travers la stratégie pour la sécurité et le développement au Sahel doit, en priorité, apporter une solution durable aux enjeux auxquels est confrontée la région, dans l’intérêt des Maliens, de la région saharienne et donc de l’Europe.