La délégation socialiste française au Parlement européen est particulièrement inquiète de la situation en Tunisie, et condamne la brutalité avec laquelle le pouvoir a répondu aux revendications sociales et politiques des citoyens tunisiens. Alors que selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme le nombre de 50 morts par balle est dépassé, nous demandons à l’Europe de ne pas rester silencieuse et d’agir.

Les valeurs de l’Union européenne plaident pour un soutien aux partis politiques, aux organisations et mouvements démocratiques qui luttent pour plus de justice sociale et plus de liberté.

L’Union européenne dispose de plusieurs moyens pour promouvoir l’Etat de droit et les libertés politiques : la Tunisie est le premier pays méditerranéen à avoir signé un accord d’Association avec l’Union européenne ; cet accord prévoit à l’article 2 que le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel de l’accord. Par ailleurs, la Politique de voisinage de l’Union se fonde sur les valeurs communes telles que l’état de droit, le respect de droits de l’homme et la bonne gouvernance.

Du fait de ces engagements et de la situation, la délégation socialiste française au Parlement européen demande à la Commission européenne de reporter la conclusion des négociations du Statut avancé, et souhaite la pleine application des dispositions de l’Accord d’association, notamment son article 2.

L’Union européenne doit également insister sur le nécessaire respect de la liberté des médias, et demander l’abrogation de la Loi sur la sécurité économique visant à compléter l’article 61 bis du Code Pénal.

Enfin, il n’est plus acceptable que les fonds attribués par l’Union européenne à la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme et à l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates soient bloqués par les autorités tunisiennes.