Le Parlement européen s’apprête à voter demain mardi 12 mars sa position sur la réforme de la Directive encadrant les poids et dimensions maximales des poids lourds, qui vise notamment à autoriser la circulation de « méga-camions » dans toute l’Europe. Ces derniers peuvent mesurer jusqu’à 25 mètres et peser 60 tonnes, un désastre pour le climat, l’environnement, la sécurité routière, nos routes, nos villages traversés et nos paysages.

Comme ils le font depuis plus de dix ans, les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique s’opposeront à cette disposition. Rappelons ici que même si le Parlement européen devait voter cette disposition, cela ne vaudrait pas adoption définitive : les méga-camions ne seraient pas demain sur les routes, et les élections européennes permettraient de revenir sur ce vote.

« Tout l’enjeu pour le transport de marchandises est d’accélérer la transition climatique via la transition modale de la route vers le rail. Cette proposition délétère ne peut qu’aboutir au résultat inverse, c’est pourquoi nous la combattons ! » expose Nora Mebarek, co-Présidente de la délégation de la gauche sociale et écologique au Parlement européen et membre de la commission des transports. « Ces méga-camions posent par ailleurs d’évidents problèmes de sécurité car nos infrastructures ne sont tout simplement pas adaptées à de tels engins. La Commission néglige totalement ce problème : elle se contente de proposer une vérification à posteriori de l’impact de ces méga-camions, mais sans rien prévoir pour garantir la sécurité au préalable. Ce n’est pas acceptable. »

« La droite et les libéraux européens sont totalement schizophrènes sur ce sujet. D’un côté le développement du fret ferroviaire est censé être une priorité, pour l’UE comme pour la France, qui s’est engagée pour le doublement de la part modale du rail d’ici à 2030. De l’autre, les politiques mises en œuvre par Emmanuel Macron et la Commission von der Leyen se rejoignent pour affaiblir le fret ferroviaire, comme on peut le constater actuellement avec le démembrement en cours de Fret SNCF au nom de la libre concurrence. Cet agenda politique n’est pro-rail qu’en surface. En réalité, tout ce que font von der Leyen et Macron favorise les transports routiers » ajoute l’eurodéputée.

« Une tonne de carbone sur cinq est émise par le secteur des transports, et plus de 90% des émissions du secteur viennent de la route. La délégation de la gauche sociale et écologique a un plan pour le verdissement des transports et la relance du ferroviaire. L’Europe a urgemment besoin de changer de cap ! » conclut Nora Mebarek.