Pour défendre les droits des femmes, Mme Le Pen propose, dans les colonnes de L’Opinion, un référendum pour mettre un terme à l’accueil des migrants en France et sortir de l’espace Schengen.

S’il n’était pas si sérieux, le prétexte serait risible : nous tenons à disposition des citoyens et journalistes des exemples d’attaques des eurodéputé-e-s FN contre les droits des femmes ; ils partagent plus d’idées qu’ils ne le pensent avec ceux pour qui les femmes sont des êtres de catégorie inférieure.

Revenons une nouvelle fois sur les mensonges du FN quant à l’immigration massive : tout d’abord, il ne faut pas confondre immigration et droit d’asile ; le droit d’asile est un droit fondamental, et une obligation internationale. Toutes les enquêtes et statistiques le montrent : le droit d’asile n’a pas pour conséquence une quelconque immigration massive en France. Notre pays ne parvient pas à réunir les 12 000 réfugiés par an qu’il a accepté d’accueillir sur son sol, c’est dire si nous sommes loin de la submersion.

Parce que le drame que vivent les Syriens concerne la communauté internationale, nous continuons de plaider pour une conférence internationale sur les réfugiés, seul moyen de répondre à la situation inédite que vivent les pays riverains de la Méditerranée, au nord comme au sud.

En matière de lutte contre le terrorisme, la France et l’Europe agissent, contrairement à la désinformation de Mme Le Pen qui tient lieu de programme au FN : un contrôle permanent des frontières extérieures de l’Union européenne a été mis en place, un corps européen de gardes-frontières va être créé, le contrôle des armes se renforce à l’échelle de l’Union, la lutte contre Daesh prend une ampleur inédite, tant sur le terrain militaire que sur le terrain financier, et les moyens de police et des renseignements sont considérablement renforcés. Schengen permet également de rétablir les contrôles aux frontières nationales, ce qui a été fait dès le 13 novembre dernier, nul besoin de referendum pour cela, l’application des textes européens suffit. Schengen, ce sont aussi des moyens techniques pour lutter contre le terrorisme en partageant l’information entre tous les Etats membres.

Enfin, face à la question des migrants irréguliers, nous nous battons pour une mise en place rapide de « hotspots », en Grèce et en Italie notamment, afin d’accueillir et enregistrer les réfugiés et raccompagner les migrants irréguliers. La vigilance doit être totale sur le respect des procédures de vérification : enregistrement, prises d’empreintes digitales, contrôles de documents.

Mme Le Pen cherche à exploiter les drames du 31 décembre en Allemagne, comme elle exploite toutes les crises, sans jamais offrir de véritables solutions. Les agresseurs du Nouvel an ne sont pas représentatifs de toute une population comme veut le faire croire le FN. Nous devons cependant être attentifs à ce qui s’est passé Outre-Rhin. Bien sûr, tout comportement contraire à la loi et au vivre ensemble doit être sanctionné, qu’il soit commis par un réfugié ou par toute autre personne.

Le monde est complexe, Mme Le Pen, et les solutions simples n’existent pas, elles sont une tromperie destinée à faire fausse route. A vos vociférations et votre discours de haine, nous répondons par des mesures concrètes.

 

 

 

 

Front national, droit des femmes et égalité hommes-femmes

Exemples d’intervention ou de prises de position des députés européens Front national

 

Droit des femmes

– Marie-Christine Arnautu , députée européenne, demandait en décembre 2015 à la Commission européenne l’arrêt des subventions européennes versées à la Fédération internationale du planning familial, rappelant « que la promotion et la pratique de l’avortement ne font clairement pas partie de ses domaines de compétences » ; soutenant ainsi « la suppression de toutes les subventions à des organismes promouvant ou pratiquant la destruction d’embryons ».

– Mylène Troszczynski, députée européenne en commission IMCO, exposait dans son intervention en septembre 2015 lors du Forum Féminin Eurasien à Saint-Pétersbourg : « les idéologies néfastes pour la femme et la famille imposées aux États par l’UE, sous la pression de lobbys subversifs », « en tout genre, comme les LGBTI ». Elle dénonçait ensuite « ce qui va à l’encontre des valeurs nécessaires à la préservation de notre patrimoine naturel car respecter la vie de sa conception à son terme c’est respecter la nature, respecter la planète et les peuples qui la composent ».

 

Égalité hommes-femmes

– Pour lutter à la fois contre le chômage, l’insécurité, les inégalités hommes-femmes ou encore les problèmes d’éducation, Dominique Martin, député européen, proposait le 24 mars 2015 lors d’une intervention en commission Emploi de laisser aux femmes « la liberté de rester chez elles », détaillant ainsi son propos « J’aimerais bien que l’on développe la possibilité, que l’on laisse la liberté aux femmes de s’occuper de leur foyer, notamment par un salaire parental d’éducation… À égalité avec les hommes, si vous voulez ». Pour justifier les inégalités entre les hommes et les femmes, il a tenu à rappeler en conclusion « que les femmes viennent de Vénus et que les hommes viennent de Mars ».

– En septembre 2015, en plein débat sur le rapport Rodrigues portant sur l’émancipation des jeunes filles par l’éducation dans l’Union européenne, les eurodéputées Sylvie Goddyn et Mylène Troszczynski dénonçaient un texte qui « mettait les valeurs familiales en danger » et accusaient ce texte de vouloir « intervenir dans le système éducatif pour s’assurer que toutes les jeunes filles soient soumises à l’idéologie dominante et délétère de l’Union européenne grâce à l’école. » Ce texte soulignait pourtant l’importance de l’éducation pour déconstruire les stéréotypes, créer des relations entre les hommes et les femmes basées sur le respect et l’égalité,  diminuer les risques de MST, de grossesses précoces ou encore lutter contre le harcèlement à l’école…

 

Votes des députés européens Front national

Rapport de Marc Tarabella sur les progrès faits pour l’égalité entre les hommes et les femmes (mars 2015)

CONTRE : Lutter efficacement pour diminuer au niveau européen les inégalités hommes femmes dans tous les aspects de la société (paragraphe 1)

CONTRE : Promouvoir des emplois de qualité pour les femmes. Égalité d’accès au travail pour les hommes et les femmes (paragraphe 14)

CONTRE : La mise en place de plans d’action nationaux pour lutter contre la violence envers les femmes (paragraphe 32)

CONTRE : Le droit des femmes à avoir accès à la contraception et à l’avortement (paragraphe 45)

CONTRE : L’importance des politiques de préventions, d’éducations et d’information pour assurer la bonne santé sexuelle des adolescents et adultes (paragraphe 46)

CONTRE : Apprendre aux enfants que les hommes et les femmes ont les mêmes droits (paragraphe 41)