Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, à quoi va servir la nouvelle agence Frontex? Certainement pas à régler les fantasmes des partisans d’une Europe-bunker, mais pas non plus à satisfaire ceux qui veulent une Europe sans frontières. Mais peut-être que la réforme engagée permettra à Frontex de participer à une gestion de nos frontières extérieures plus européenne et plus efficace.

Plus européenne, l’Agence le sera peut-être, car elle disposera de moyens accrus pour régler plus rapidement et collectivement les problèmes. Les États membres en première ligne aux frontières extérieures devraient être aidés plus efficacement, ce qui est indispensable, notamment au regard de la situation actuelle en Grèce et en Italie.

Elle sera peut-être plus efficace, pour que ce nouveau corps européen assume ouvertement des opérations de recherche et de sauvetage en mer. J’ai entendu les inquiétudes formulées par plusieurs ONG et je veux faire le pari que l’Agence mènera ses missions dans le plein respect des droits fondamentaux, et elle aura pour cela, en filigrane, le mécanisme de plainte que le Parlement européen réclame depuis si longtemps.

Mais il faudra ensuite demeurer vigilant sur ce qui pourrait demeurer un réflexe spontané des États membres de rétablir des contrôles à leurs frontières, même si cela est qualifié de mesure de dernier ressort.