Emmené par les Socialistes & Démocrates, le Parlement européen a adopté ce 16 septembre, à une large majorité des forces proeuropéennes comprenant le PPE, l’ADLE et les Verts, une résolution concernant le programme de travail de la Commission pour 2016. Cette résolution énumère une liste d’initiatives et montre que le renforcement de la collaboration, fondée sur le dialogue démocratique, est la bonne approche pour faire face aux défis communs et surmonter les divisions nationales.
Ce vote intervient à un moment crucial, celui de la confrontation dramatique de l’Europe à une crise des réfugiés et de la continuation de la crise financière et économique. La résolution fait écho à la récente déclaration sur l’état de l’Union prononcée par le président de la Commission Juncker. Elle doit être respectée par la Commission, qui présente son programme de travail en octobre.
Maria João Rodrigues, eurodéputée, viceprésidente et négociatrice du Groupe S&D, a commenté la résolution en ces termes :
« Notre Groupe a joué un rôle central dans la constitution d’une vaste majorité proeuropéenne de soutien à cette résolution, qui incluait le PPE, les libéraux et les Verts. En effet, il est très important que l’élaboration des politiques européennes s’appuie sur une diversité d’opinions et sur un débat démocratique substantiel. »
« Nous aspirons à une démocratie européenne authentique, où la Commission écoute le parlement et avance des propositions susceptibles de résoudre les diverses crises qui affectent l’Europe. Si les gouvernements nationaux bloquent souvent les propositions ambitieuses, le parlement représente directement les populations et se prononce en faveur de solutions européennes faisables. »
« Par ailleurs, je suis heureuse que grâce à notre Groupe, la résolution souligne la nécessité urgente d’un programme social, adossé à des normes sociales décentes, au renforcement des investissements dans les gens et à une réduction sérieuse des inégalités. »
« L’Europe a un besoin urgent de solutions véritables, qui ne peuvent être qu’européennes. C’est le cas pour la crise des réfugiés, la crise de la zone euro ainsi que la crise sociale. »
La résolution met en particulier l’accent sur les priorités S&D suivantes :
1. Adoption des propositions de la Commission concernant l’amélioration des politiques européennes d’asile et d’immigration. Adoption, en particulier, du système de répartition au bénéfice de la Grèce, de la Hongrie et de l’Italie, et de la proposition d’activation d’un système de répartition permanent d’urgence. La résolution souligne, par ailleurs, que l’UE a besoin de contrôles plus efficaces des frontières extérieures, plus d’efficacité dans le renvoi des demandeurs d’asile refusés, dans le plein respect des droits de l’homme.
2. Mise en œuvre rapide du rapport des cinq présidents sur la finalisation de l’union monétaire et économique, afin de réduire les disparités économiques et sociales croissantes entre pays de la zone euro. L’Europe doit mieux coordonner ses politiques économiques et sociales, en s’appuyant sur des institutions communes. Elle ne peut pas continuer à patauger dans les accords intergouvernementaux de dernière minute.
3. Relance d’une stratégie européenne ambitieuse pour une croissance intelligente, durable et inclusive. La Stratégie Europe 2020 doit être actualisée et dûment mise en œuvre, par le biais des recommandations envoyées chaque année aux États membres et à la zone euro. L’UE a besoin d’une philosophie claire et largement partagée concernant le progrès et la prospérité.
4. L’UE a besoin d’une nouvelle initiative relative à l’investissement social, qui s’attaque à l’aggravation des inégalités, de la grande pauvreté et du chômage. Cette initiative doit s’appuyer sur des services publics de bonne qualité et disponibles universellement, dont la garde d’enfants, l’enseignement dès le plus jeune âge, la garantie pour les jeunes et d’autres politiques actives de l’emploi. On ne peut pas maintenir la compétitivité de l’économie européenne si un quart des enfants d’Europe grandissent dans la pauvreté.