Lors du Conseil européen des 17, 18, 19, 20 et 21 juillet, les Chefs d’États et de gouvernement sont parvenus à un accord. Les membres de la Délégation de la gauche sociale et écologique le jugent cependant insuffisant. « Le plan de relance acté se résume à transférer à chacun des pays du Sud les plus frappés par la crise sanitaire, sociale et économique quelques dizaines de milliards, le tout conditionné à des réformes qui n’ont aucun sens économique, alors même que le respect de l’état de droit comme critère est passé à la trappe. Des représentants de 10% de la population européenne portent un coup au projet européen. La conclusion que nous en tirons est qu’il faut en urgence sortir de l’unanimité ! » s’indignent les élus de la délégation.

Nous rappelons que le Parlement européen conditionne son soutien au cadre financier pluriannuel à l’ambition dont il sera doté.

« A période exceptionnelle, moyens tout aussi exceptionnels ! Or cet accord ne pourra répondre efficacement aux défis qui nous font face. L’élan de solidarité prôné par la Commission européenne doit être suivi d’effet. Il en va de la crédibilité des institutions européennes », affirment les élus de la délégation.

Et d’insister : « Le déséquilibre de ce compromis affaiblit le projet européen. Nous y voyons en effet les gages donnés aux pays autoproclamés « frugaux », qui sont surtout égoïstes et populistes, qu’ils soient libéraux, de droite, écologistes ou de gauche ; les montants alloués au cadre financier pluriannuel 2021-2027 restent faibles au regard de la crise et des enjeux qui se profilent. Le Conseil ne se montre pas à la hauteur de la tâche et privilégie l’addition des intérêts particuliers. L’heure est pourtant à la solidarité et à une vraie ambition européenne ».

Les eurodéputés français du Groupe S&D appellent de leurs vœux un budget européen renforcé et alimenté par de nouvelles ressources propres. « Le Parlement l’a redit : nous n’accepterons pas un budget qui ne permet pas de couvrir intégralement le remboursement du Plan de relance avec ces nouvelles ressources propres, en particulier une vraie taxe sur les transactions financières[1]. Qui peut s’y opposer ? Autre idée, celle d’un Impôt sur la Fortune européen »[2].

Et de conclure : « Notre délégation se battra sans relâche pour obtenir un financement à la hauteur de cet enjeu historique ! ».

[1] Une vraie TTF lèverait chaque année 50 milliards €. Elle dégagerait 20 milliards pour rembourser la dette commune (500 milliards étalés sur 30 ans), et 30 milliards, chaque année, pour créer des emplois verts et décents en masse. https://www.socialistsanddemocrats.eu/channel/socialists-and-democrats-take-european-own-resources

[2]https://www.liberation.fr/debats/2020/07/15/pour-un-impot-europeen-temporaire-sur-la-fortune_1794344