Depuis le cessez-le-feu en Artsakh, terre majoritairement arménienne que l’Azerbaïdjan revendique, la situation s’aggrave : plus de 19 000 réfugiés arméniens du Haut-Karabakh ont déjà dû fuir pour trouver refuge en Arménie.
Ces civils fuient malgré la promesse de l’Azerbaïdjan que les droits des Arméniens dans cette enclave seraient « garantis ».
La délégation de la gauche sociale et écologique tient à rappeler son soutien indéfectible aux Arméniens de l’Artsakh. Nous fustigeons l’option belliqueuse de l’Azerbaïdjan, qui, menace de plonger la région dans le chaos.
Avec véhémence, nous dénoncions le siège inhumain dû à la fermeture du corridor de Latchine, une stratégie asphyxiante privant les Arméniens de l’Artsakh de ressources vitales. Leur déracinement, épuration ethnique qui ne dit pas son nom, doit être dénoncé avec force par l’Union européenne. L’UE ne doit pas reproduire la passivité qui fut la sienne lors de la guerre de 2020, qui a laissé le champ libre aux acteurs régionaux, Russes, Turcs et Iraniens.
Aussi nous exhortons l’Union européenne à soutenir le rétablissement d’un couloir humanitaire et à appeler à la levée immédiate du blocus par l’Azerbaïdjan. La Commission européenne doit également accroitre l’assistance aux opérations humanitaires.
Ursula von der Leyen avait promis une Union géopolitique. Pour que l’Union européenne soit à la hauteur de cette promesse et fasse preuve de responsabilité, elle doit de toute urgence instaurer des restrictions sur les exportations d’armes vers l’Azerbaïdjan et surtout ne plus se voiler la face quant à la nature autoritaire du régime d’Ilham Aliyev. Les allégations de violations du droit international et de crimes de guerres doivent faire l’objet d’enquêtes au plus vite, les responsables doivent répondre de leurs actes et les victimes obtenir réparation.
En ces temps de prise de conscience sur nos dépendances énergétiques et des réajustements nécessaires à l’aune de nos relations géopolitiques, l’accord gazier qui a lié l’UE à Bakou est une erreur stratégique et doit être dénoncé car il nous enferme dans une nouvelle dépendance à un allié étroit de Poutine.
Et au contraire, nous devons reconnaître un statut spécifique aux Arméniens de l’Artsakh et leur légitimité sur ce territoire, avant qu’il ne soit trop tard…