Le Parlement européen a débattu cette semaine de la crise humanitaire en cours à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie alors que, depuis cet été, le régime du tyran Loukachenko – soutenu par Poutine – mène une stratégie visant à déstabiliser, affaiblir et à terme à faire imploser l’Union européenne.  Il fait preuve d’une cruauté absolue : des femmes, des hommes et des enfants sont utilisés comme des pions transportés en avion depuis Damas, Bagdad et Istanbul, puis escortés par l’armée biélorusse jusqu’à la frontière polonaise et abandonnés à leur sort dans la forêt glaciale. L’objectif est d’utiliser le talon d’Achille de notre Union, bien cerné et instrumentalisé par le Kremlin et sa marionnette à Minsk : les divisions entre les Chefs d’État et de Gouvernement vis-à-vis de l’accueil des réfugiés.

Pour répondre au défi qui nous est posé, l’Union européenne doit faire preuve de puissance. Il nous faut donner tort au pari de Loukachenko qui mise sur la faiblesse géopolitique de l’Union européenne.

Nous devons sanctionner plus durement encore le régime, étendre les sanctions économiques à d’autres secteurs et cibler individuellement les responsables de ce trafic d’êtres humains utilisés comme arme dans cette guerre hybride. Il est urgent de sanctionner également les compagnies aériennes complices, Belavia, Aeroflot, Turkish Airlines en premier lieu. Seule la démonstration d’unité et de puissance, fondée sur la force de notre marché, pourra faire plier ces dictateurs qui ne parlent d’autre langage que celui de la force.

Nous devons aussi répondre à l’urgence humanitaire, protéger les droits fondamentaux et en premier lieu le droit d’asile. Nous rejetons toute utilisation de la force contre ces personnes et refusons le financement par l’Union européenne de la construction de murs  et les angoisses d’ « invasion » largement instrumentalisées et alimentées par les discours xénophobes de l’extrême droite. Même sans mécanisme de répartition des demandeurs d’asile, le Mécanisme européen de protection civile peut permettre de répondre à cette crise humanitaire manifeste à nos frontières.

La Pologne doit accepter l’aide européenne, et permettre aux organisations internationales et humanitaires l’accès aux zones à la frontière et une présence des agences européennes telles que Frontex et l’EASO, afin de gérer la situation en respectant les règles et les valeurs de l’Union européenne.

Notre message est simple : fermeté avec les tyrans, humanité avec les victimes de leur stratégie cynique et brutale.