Confrontée à de nouveaux flux de migrants à la suite des révolutions dans le monde arabe, l’Union européenne s’apprête à renforcer les moyens opérationnels de Frontex, l’agence chargée de coordonner la gestion de ses frontières extérieures.

 

Un accord a été négocié en ce sens entre des représentants du Conseil des ministres et du Parlement européen. Il a reçu aujourd’hui le feu vert de la commission des Libertés civiles.

 

Les élus socialistes et démocrates ont soutenu cet accord car, à leur initiative, il renforce la protection des droits des migrants.

 

« Il faut renforcer les moyens de Frontex et faire jouer à plein la solidarité européenne. Mais, il nous parait tout aussi important que les droits fondamentaux des migrants soient respectés », a commenté le porte-parole du groupe S&D, Claude Moraes, à l’issue du vote.

 

« De ce point de vue, cet accord marque un réel progrès pour des milliers de réfugiés, poussés à fuir la misère ou des zones de conflits et qui débarquent sur les côtes de l’Union européenne », a ajouté l’eurodéputé,

 

A l’initiative des Socialistes et démocrates, l’accord prévoit une série de mesures visant à protéger les droits des migrants tout en obligeant désormais les Etats membres à fournir des hommes et du matériel pour renforcer les capacités opérationnelles de l’agence.

 

« Des personnes sont mortes en mer parce que des Etats ont refusé de leur venir en aide. Ils estimaient qu’ils n’avaient pas à intervenir car l’embarcation ne se trouvait pas dans leurs eaux territoriales. Désormais, les Etats membres devront respecter leurs obligations internationales sous peine de sanction », a expliqué Sylvie Guillaume, qui a négocié pour le groupe des socialistes et démocrates.

 

« De même, les opérations de refoulement dans le pays d’origine pourront être suspendues en cas de violation des droits fondamentaux », a précisé l’eurodéputée.

 

« La présence d’un officier chargé des droits fondamentaux qui travaillera en liaison avec des ONG devrait améliorer le sort des migrants. En outre, les gardes-frontières bénéficieront d’une formation sur le droit d’asile et les droits fondamentaux des migrants, ce qui devrait mieux les préparer à l’accueil de réfugiés », a estimé Mme Guillaume.

 

Par ailleurs, Claude Moraes et Sylvie Guilaume participeront à la délégation du Parlement européen qui se rend du 13 au 16 juillet dans les camps de réfugiés à la frontière entre la Tunisie et la Libye.