Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, les arrivées de migrants et de réfugiés ne vont pas cesser, c’est une réalité. Il est donc nécessaire de les anticiper et d’apporter des solutions durables et concrètes. Il faut savoir que chaque jour, 34 000 personnes sont déplacées de force dans le monde. Dans ce contexte, l’Union européenne a une double responsabilité.
Sa première responsabilité est de se montrer solidaire avec les États en développement, qui accueillent l’immense majorité des réfugiés et qui, malgré leurs difficultés, viennent en aide aux personnes qui ont besoin de protection. C’est le cas du Liban et de la Jordanie, où la situation se dégrade rapidement.
La seconde responsabilité de l’Union est de lutter, grâce à son action extérieure, contre les causes profondes des migrations que sont la pauvreté, la violence, l’absence de démocratie ou encore le chômage.
Je tiens à être tout à fait claire: je ne suis pas opposée par principe aux accords de coopération avec les pays tiers. Mais nous n’entendons plus parler que d’un seul versant, celui de la sécurité, de la protection des frontières et de la conditionnalité des aides. Au moment où les questions migratoires sont devenues un véritable levier de négociation dans les discussions sur l’aide au développement, cette dernière doit être fermement arrimée aux valeurs de l’Union européenne, notamment le respect des droits de l’homme.