Dans la nuit de mercredi à jeudi, lors de l’ultime trilogue, le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord politique sur les principaux points du règlement de base.

Nous pouvons nous féliciter de deux principales victoires.

En premier lieu, la surprise était annoncée de longue date, les concessions de pêche transférables sont bel et bien enterrées, les droits de pêche ne seront donc pas privatisés.

En second lieu, une position raisonnable et appuyée scientifiquement sur le RMD a été adoptée. Les quotas devront être fixés dès 2015 de manière à ce que les stocks atteignent le Rendement Maximum Durable (RMD) au plus tard en 2020. L’accord obtenu a également permis d’acter que l’objectif de Rendement Maximum Durable de la biomasse ne serait pas contraignant.

Il reste cependant le problème des rejets. Même si des avancées ont été obtenues (possibilité de rejeter un maximum de 7% des captures puis 5% en 2017), les législateurs ont préféré le choix du débarquement et la création d’une filière de farines animales plutôt que le développement de la sélectivité et la modernisation des engins et des navires de pêche.

C’est un compromis qui comme tout compromis comporte des avancées, mais nous déplorons que la question des rejets n’ait pas trouvé une issue plus efficace et plus raisonnable.

La pêche est une activité économique, faite par des hommes pour nourrir d’autres hommes ; si elle doit pleinement intégrer les problématiques écologiques, un équilibre sincère doit être trouvé. Même si les choix sont susceptibles de menacer plusieurs milliers d’emplois, c’est maintenant dans l’élaboration de la règlementation technique pour la mise en œuvre de la PCP qu’il faudra que nous nous efforcions que les slogans fantaisistes s’adaptent aux réalités du quotidien.