La TVA à 5,5% pour les restaurateurs est donc tombée à l’eau. C’était prévisible et même prévu. Il faut tirer la leçon de ces années de tergiversations, de manifestations, de déclarations péremptoires et maintenant de déceptions assurées. Cette affaire est une illustration en grandeur nature de ce qu’il ne faut pas ou plus faire.

D’abord promettre à une corporation que l’on veut fidéliser. Promettre à une profession considérée comme leader d’opinion parce qu’elle peut parler au contact de ses clients.

Puis, se dire que de toute façon, il n’y a rien à perdre. Si la décision est positive, le bénéficiaire politique sera celui qui l’a demandée. Si elle est négative on trouvera un bouc émissaire soit les technocrates de Bruxelles qui ne comprennent rien, soit les anglais qui mangent mal, soit les Allemands butés et inflexibles.

Evidemment, cette méthode est la pire. Chirac l’a portée à un haut degré de perfection. Demain, c’est-à-dire en 2007, la question ressurgira et les restaurateurs reviendront à la charge. Il serait sage que les prétendants à la fonction suprême s’abstiennent de promesses intempestives, voire tonitruantes. Ils doivent agir pour l’emploi tout le temps mais éviter de s’engager si la décision ne dépend pas que d’eux.

Bernard POIGNANT

Président de la Délégation Socialiste Française

Bruxelles, le 24 janvier 2006