Les eurodéputé-e-s socialistes et radicaux saluent l’adoption du rapport de Pervenche Berès sur l’avenir de la gouvernance économique, dans un Parlement européen pourtant dominé par la droite.

L’Europe est aujourd’hui divisée en deux camps : celui qui estime que la gouvernance économique ne fonctionne pas et qu’il faut la revoir, et celui qui pense que le problème ne provient que de la mauvaise application des règles européennes. Le rapport voté aujourd’hui par le Parlement européen apporte pourtant la preuve qu’il existe un chemin pour faire évoluer positivement la gouvernance économique, or il y a urgence à la faire.

Nous sommes résolument du côté de ceux qui préconisent d’achever l’Union économique et monétaire en revoyant de fond en comble la gouvernance économique européenne ; c’est le seul moyen, à nos yeux, de remettre l’Europe sur la voie d’une croissance soutenable et créatrice d’emploi. Pour cela, nous devons avoir la même volonté politique que celle dont nous avons fait preuve pour réussir l’Union bancaire.

Pour construire une Union économique et monétaire plus solide, il faut corriger ses défauts d’origine : ce rapport fait des propositions novatrices et ambitieuses.

Parce qu’un bon diagnostic et une bonne politique budgétaire reposent sur la somme de l’ensemble des données, nous voulons une analyse économique globale, à l’échelle de l’Union européenne : la gouvernance économique européenne ne peut pas se baser sur l’analyse de 28 politiques nationales étudiées séparément les unes des autres.

Autre cheval de bataille socialiste, la question de la flexibilité : si des règles budgétaires corsettent les investissements d’avenir, elles sont néfastes. Après l’adoption du plan d’investissements Juncker, l’Union doit désormais veiller à maintenir le niveau d’investissements adapté à ses besoins.

Enfin, la question des réformes structurelles : faute de définition, ces mots sont trop souvent synonymes de dérégulation du droit du travail et de baisse du coût du travail. Pour nous, une bonne réforme structurelle est une réforme qui a des effets sociaux, environnementaux et économiques positifs pour les citoyens. Leur impact ne peut pas être évalué du jour au lendemain. Les partisans de l’austérité ne doivent pas se servir du mot « réforme » comme paravent !

Plus de démocratie, avec un renforcement du rôle du Parlement européen dans la gouvernance économique ; plus de convergence fiscale ; plus de social, avec l’ajout d’un pilier social fort à l’Union économique et monétaire ; plus de budget, avec des ressources propres pour l’Union européenne : nous appelons les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que le président de la Commission européenne à se saisir le plus rapidement possible des propositions de ce rapport, les plus ambitieuses sur la table depuis le début de la mandature, afin d’empêcher l’Europe de se fracasser sur le mur de l’inaction.