Alors que la présidence du Conseil de l’Union européenne passe demain à l’Espagne, nous observons une Europe à la croisée des chemins, où le besoin d’unité et de progrès n’a jamais été aussi palpable. Cette présidence tournante aura la lourde tâche de tisser des fils d’entente entre les États membres, de négocier des enjeux de taille avec notre Parlement européen.
Alors que nous approchons de la fin de cette législature, il est urgent d’avancer sur des textes fondamentaux pour une Europe plus forte et plus résiliente. Face à des défis colossaux comme le réchauffement climatique, les inégalités croissantes et notre quête d’autonomie stratégique, l’Europe a besoin d’un leadership audacieux et authentiquement de gauche.
En cette période charnière, l’élan progressiste et résolument européen du gouvernement Sánchez pourrait être le moteur dont notre Union a besoin. Loin des forces réactionnaires qui voudraient nous voir renoncer à notre engagement pour l’avenir de notre planète – comme Manfred Weber et le PPE l’ont démontré encore cette semaine sur la restauration de la nature – c’est le moment de consolider au contraire une transition équitable, en stimulant des industries et technologies d’avenir dans la santé, l’alimentation, l’énergie ou encore le numérique.
Les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique espèrent des échanges constructifs avec le Conseil sur des réformes clés, telles que le marché de l’électricité et les règles fiscales. Il nous faut un allié solide au sein du Conseil pour incarner la solidarité européenne, mais aussi pour prôner une vision de la migration fondée sur l’humanité, le respect de la vie humaine.
L’Espagne, résolument pro-européenne, peut être cet allié indispensable du Parlement européen pour obtenir un accord sur de nouvelles « ressources propres » pour le budget de l’Union, afin de soutenir les politiques futures. Les attentes des citoyens envers l’Union sont fortes et seuls des moyens budgétaires suffisants peuvent y répondre.
Enfin, le gouvernement de Pedro Sánchez a montré un engagement sans faille pour l’égalité des sexes et la lutte contre la violence sexiste : nous voyons ici une opportunité unique d’adopter, enfin, une directive sur la lutte contre la violence envers les femmes, une revendication de longue date de notre famille politique.