Aujourd’hui jeudi 4 avril, le Parlement européen s’est prononcé sur le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) après 2020, l’instrument financier destiné à protéger les océans. Ce règlement mettra à disposition des membres de l’Union européenne une enveloppe de plus de 6 milliards d’euros pour la période 2021-2027.
Pour les socialistes et radicaux français, l’objectif était une meilleure répartition des aides, afin de garantir que l’argent public contribue à mettre fin à la surpêche, privilégie la pêche artisanale et favorise la protection des océans. « Déterminer l’usage qui doit être fait de ces fonds, c’est choisir ce que nous voulons ou non soutenir. C’est avoir le courage de s’engager sur la voie du bien commun. C’est continuer à bâtir l’avenir que nous voulons. Or, l’urgence environnementale et sociale nous intime le choix éclairé de la durabilité».
« Nous nous félicitons en particulier de l’adoption de notre amendement visant à ce que 25% du budget des aides européennes soit alloué au soutien à la protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes marins » souligne Eric Andrieu, Vice-président des sociaux-démocrates en charge de la pêche.
La délégation socialiste française dénonce le vote de la majorité conservatrice et libérale du Parlement européen qui a empêché l’adoption de l’amendement du groupe S&D et des Verts visant à ce que les fonds alloués au suivi et au contrôle des activités de pêche et à la collecte de données soient augmentés de 15% à 25%.
« Alors que la feuille de route internationale est extrêmement claire, plusieurs députés menés par le rapporteur du texte, Gabriel Mato (PPE, Espagne), ont ré-autorisé des subventions à la construction de bateaux de pêche qui étaient pourtant interdites par l’Union européenne depuis 2005 ! » regrette Éric Andrieu. La délégation socialiste française s’est opposée à ces amendements. « Il en va non seulement de l’avenir des écosystèmes marins, mais aussi de la crédibilité de l’Union européenne sur une scène internationale » insiste Éric Andrieu qui rappelle que « L’Union européenne s’est ainsi engagée, à travers l’Objectif de développement durable (ODD) 14.6, à interdire d’ici à 2020 les subventions qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche. L’Union joue un rôle moteur pour atteindre cet objectif à l’Organisation Mondiale du Commerce où des négociations sont actuellement en cours pour trouver un accord d’ici la fin de l’année. »
Les eurodéputés socialistes et radicaux ont voté contre les subventions destinées à augmenter la capacité de pêche (construction de nouveaux navires et ports de pêche, remplacement des moteurs…), contre les critères subjectifs retenus dans la définition de la « petite pêche côtière ». Ils ont soutenu les amendements visant à accroître la transparence sur l’utilisation des aides européennes dans les États membres. La présidente de la délégation socialiste Pervenche Berès conclut : « Il est urgent d’initier une dynamique qui permettra de mettre en œuvre pleinement les ODD et de garantir un avenir à notre planète bleue. »