Lors de sa visite hier à Bruxelles, François Fillon a déclaré après sa rencontre avec José Manuel Barroso : « Nous demandons pour le budget européen le même effort que celui qui s’impose aux budgets nationaux, c’est-à-dire la stabilité des dépenses »

 

« Les socialistes français au Parlement européen se sont toujours battus pour que l’Union européenne dispose d’un budget à la hauteur des défis politiques qu’elle doit affronter », rappelle Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste.

 

« Un des problèmes de l’Europe, c’est que son budget ne représente que 1 % du PIB communautaire, environ 130 milliards d’euros par an. Soit le tiers du budget de la France, pour 500 millions d’européens ! Demander plus à l’Europe en lui donnant toujours moins, c’est se moquer du monde », précise Liêm Hoang-Ngoc, membre de la commission affaires économiques.

 

« Responsables, les socialistes ne défendent pas un budget plus élevé pour le plaisir : geler les budgets comme le demandent la France et la droite européenne sans se préoccuper des politiques à financer, des objectifs de ces politiques, des conséquences de ces restrictions budgétaires pour les citoyens, c’est vraiment se donner le beau rôle et faire de la politique à la petite semaine. Les mêmes n’hésiteront pas à dénoncer demain les insuffisances de l’Europe dans tel ou tel domaine. Cela démontre une nouvelle fois l’absence de vision cohérente du projet communautaire par les droites européennes », complète Estelle Grelier, membre de la commission des budgets.

 

« Jour après jour, la crise démontre que nous avons besoin de davantage d’Union », ajoute Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales et rapporteur de la commission spéciale crise. « La réponse à la crise passe par des ressources propres – comme une taxe sur les transactions financières, un pourcentage de l’impôt sur les sociétés, etc. – pour financer la politique de cohésion, une indépendance énergétique durable, des infrastructures, la recherche et l’innovation, et investir en commun pour la richesse de demain ».

 

« L’Europe joue actuellement sa survie ; l’inconséquence de François Fillon menace de l’enterrer », conclut Catherine Trautmann.