Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Président Tusk, vous avez été conforté dans des conditions assez exceptionnelles, comme Président du Conseil européen. Cela vous oblige et doit faire de vous une force motrice de l’Union européenne, en regardant le passé, en nous inspirant des pères fondateurs. Bien sûr, votre ordre du jour n’est plus celui des pères fondateurs, mais tout de même, apprenons des erreurs du passé et regardons le chemin parcouru depuis que les pères fondateurs nous ont livré le talisman de l’Union européenne.
Il y a une chose dont on n’a presque pas parlé ce matin et qui m’étonne, c’est la question de la souveraineté européenne, de l’union politique, de la démocratie, des droits et des valeurs. Voilà ce dont vous êtes le garant, avec le Président Juncker, et qui doit être réaffirmé avec force à l’occasion du 60e anniversaire de la signature du traité de Rome. Mais au-delà de ça, il faudra entrer un tout petit peu dans les détails pour orienter le débat, pour contribuer à ce que dans les capitales où des élections vont se tenir, les arbitrages soient faits pour dire ce que nous voulons, comment nous voulons répondre au livre blanc proposé par Jean-Claude Juncker et cela ne pourra pas être le marché intérieur, juste le marché intérieur. Personne n’a jamais fait rêver simplement avec un marché intérieur.
De la même manière, pour faire vivre l’euro, je ne crois plus à la seule coordination des politiques économiques. Voilà quinze ans que ça patine. Il est temps de passer à plus d’intégration au service des citoyens et du projet commun.
Alors, Monsieur le Président Tusk, vous êtes ici en tant que Président du Conseil européen, devant le Parlement européen, n’oubliez pas que quand vous parlez des citoyens cela suppose aussi que ce Parlement soit à vos côtés, peut-être, pour rédiger cette déclaration de Rome.