Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je voudrais d’abord à mon tour remercier l’excellent travail de la rapporteure Ulrike Rodust et, comme je l’avais souligné lors du débat sur le plan pluriannuel en mer Baltique, un plan pluriannuel est un bon outil pour les pêcheurs. Il répond à l’impérieuse nécessité de visibilité et de stabilité, condition certes insuffisante mais nécessaire à la viabilité économique et sociale de toute activité économique.

Une autre condition de cette viabilité de l’activité de pêche est la gestion durable de la ressource. La mise en œuvre du rendement maximum durable (RMD) en adéquation avec le niveau des TAC (totaux admissibles de captures) a déjà abouti à des résultats spectaculaires sur les stocks de poissons, puisque 52 % des stocks de la mer du Nord sont gérés de manière durable et ont atteint le RMD – et nous ne le disons pas assez, Monsieur le Commissaire – et les résultats sont encore meilleurs en Atlantique Nord-Est.

C’est pourquoi je ne comprends pas, en plus de la question de la légalité dont vient de parler M. Mato, en plus de la question du principe d’égalité qui serait affecté par rapport au plan baltique, je ne comprends pas la surenchère de ces dernières heures sur le RMD. Je veux parler des amendements 80 et 85, déposés par le groupe ALDE, et je le dis sincèrement, vraiment, je ne vous comprends pas. Nous avons une politique commune de pêche ambitieuse basée sur un RMD qui permet de vaincre la surpêche en Europe et c’est au moment où l’on devrait se satisfaire que vous choisissez de distiller le doute chez les Européens, en demandant d’en rajouter encore et encore.

En revanche, je voudrais me réjouir de l’initiative de la rapporteure, qui a pris en considération la pêche récréative, et je soutiens sa position, à condition toutefois que les futurs quotas attribués à la pêche récréative soient bien calculés sur les prises historiques de cette pêcherie et non sur les quotas de la pêche professionnelle, qui subirait ainsi une double peine.

Enfin, ces zones de pêche en mer du Nord sont particulièrement sensibles dans la perspective du Brexit – on vient de l’entendre. Elles sont en effet adjacentes ou intégrées au Royaume-Uni.

Ce plan doit aussi servir de feuille de route à la future coopération toute amicale entre l’Union et les pays tiers dans la gestion durable de la ressource halieutique.