Bafouant allègrement les règles européennes, M. Juncker, président de l’institution pourtant gardienne des Traités, a décidé de nommer M. Oettinger commissaire au budget et aux ressources humaines dès le 1er janvier 2017, sans attendre l’audition de ce dernier par le Parlement européen et, plus encore, le vote des eurodéputés. Ceci vaut aussi pour le portefeuille à l’économie numérique.
C’est là une nouvelle provocation, totalement inacceptable. Cela d’autant plus que les services juridiques de la Commission européenne tentent de nous forcer la main en affirmant sans preuve que, puisqu’il est entré en fonction, le Parlement européen n’aurait plus rien à dire.
La Commission européenne avait déjà profité de la période entre Noël et Nouvel an pour considérer que, certes Mme Kroes, membre de la Commission Barroso, avait violé les règles, mais qu’elle ne devait pas pour autant être sanctionnée.
La justice et la démocratie ne peuvent être piétinées de la sorte. Par ces décisions, c’est l’ensemble de la Commission européenne que M. Juncker met en danger, et la perception qu’ont les citoyens de l’Europe.
Juncker a été investi à la suite d’une bataille que nous avons voulue exemplaire d’un point de vue démocratique ; l’élection comme résultat du suffrage universel. Il ne peut aujourd’hui contourner le vote du Parlement. Que veut M. Juncker ? La victoire des extrémistes en France, aux Pays-Bas et en Allemagne ? La question mérite désormais d’être posée et il doit y répondre.
A la suite de l’audition de M. Oettinger, le 9 janvier prochain, les eurodéputés socialistes et radicaux réclameront une nouvelle fois un vote du Parlement européen. Chacun devra prendre ses responsabilités devant les citoyens.