Aujourd’hui, le Parlement européen a adopté sa vision de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) pour les sept prochaines années. Pour rappel, cette dernière représente 34,5% du budget pour 2020 soit 58,12 milliards d’euros, et soutient 7 millions d’exploitations européennes. La délégation de la gauche sociale et écologique a voté pour le règlement Organisation Commune des Marchés et contre le rapport sur les plans stratégiques de la PAC.

« Le constat était partagé par tous les acteurs : la PAC actuelle ne satisfait ni les agriculteurs, ni les organisations environnementales, ni les citoyens. Elle a favorisé les modèles d’exploitation intensive orientés vers les marchés à l’export, au détriment des structures familiales, pourtant plus performantes en termes d’emploi ; raison pour laquelle nous souhaitions réformer en profondeur cette politique phare de l’Union européenne » rappelle Éric Andrieu, Vice-président socialiste du groupe S&D.

« Dans le travail parlementaire, nous avons tout fait pour tendre vers un modèle agricole plus respectueux de la santé humaine et de la biodiversité, qui assure un revenu décent et stable à nos agriculteurs et contribue à l’aménagement de nos territoires et à la lutte contre le dérèglement climatique. La crise du COVID-19 l’a prouvé : l’agriculture européenne doit permettre la souveraineté alimentaire, nourrir quantitativement et qualitativement l’Europe » ajoute l’eurodéputé.

« À l’heure du bilan, force est de constater que le résultat n’est pas le même sur l’ensemble des textes : le rapport d’Éric Andrieu constitue un véritable progrès. Le rapport Andrieu et la totalité des amendements de compromis ont été votés à une large majorité, preuve d’une réelle prise de conscience de la gravité de la situation de la part de l’ensemble des groupes politiques. Le texte crée des mécanismes efficaces pour prévenir et mieux gérer les crises agricoles. Ainsi, les agriculteurs pourront obtenir un revenu plus équitable et plus stable et donc mieux participer à la transition verte à venir » expliquent les membres de la délégation.

« Parce que l’autorégulation est un mirage, j’ai obtenu un renforcement des pouvoirs de la Commission pour réguler les marchés, via un observatoire européen UNIQUE des marchés agricoles. Le rapport empêche également l’importation de produits qui ne respectent pas les normes de production de l’Union européenne » ajoute l’élu.

« Viticulture, AOP, ainsi que la possibilité pour les Interprofessions de mieux négocier les accords sur le partage de la valeur : sur ces sujets, le rapport d’Éric Andrieu constitue également un progrès » insistent les membres de la délégation. « Malheureusement, ce n’est pas le cas du rapport sur les plans stratégiques de la PAC : nous attendions une réforme en profondeur, elle n’a pas lieu ! Pire encore, la PAC perd son « C » et prône une renationalisation, permettant que 27 politiques agricoles très différentes les unes des autres se côtoient, se concurrencent et se fassent du tort. Enfin, le rapport sur les plans stratégiques de la future Politique agricole commune n’est pas aligné sur le Pacte vert européen, ce qui est une faute politique, et il est peu probable que les objectifs de la stratégie Biodiversité ou de la « Fourche à la Fourchette » soient atteints. Nous ne pouvions donc pas le soutenir » concluent les membres de la délégation.