La motion de censure, déposée contre la Commission européenne sur fond de soi-disant « Pfizergate » par l’extrême-droite, ne recevra aucune voix de la part des députés du Groupe Socialistes & Démocrates. Nous ne prendrons pas part à une offensive orchestrée par ceux qui méprisent la science et utilisent le Parlement comme une caisse de résonance pour leurs obsessions complotistes.
Mais à rejeter cette duperie, nous ne donnons pas pour autant un blanc-seing à Ursula von der Leyen. Nous n’avions pas accordé notre confiance à ce Collège des Commissaires en novembre, rejetant l’inclusion dans l’équipe dirigeante d’un Vice-Président d’extrême droite issu des rangs du parti de Giorgia Meloni. Depuis un an, cette Commission piétine le Parlement, ignore les citoyens et renie ses promesses.
Le bilan de ce premier semestre pour la Commission européenne, c’est :
- Le détricotage des textes du Pacte Vert voté à la mandature précédente, au lieu de répondre à l’urgence climatique ;
- Une absence de réponse ferme face à Donald Trump (enquête contre le réseau social X toujours en cours, faiblesse de la riposte dans la guerre commerciale) ;
- Un projet de budget européen qui abandonne toute ambition : stratégique, sociale, écologique, de solidarité, d’investissements dans les territoires ;
- Et surtout, l’alliance répétée de la droite avec l’extrême droite, au lieu de travailler dans le cadre d’une majorité pro-européenne, encore même cette plénière sur la révision de la loi climat européenne pour y insérer des objectifs à horizon 2040.
Alors non, ce n’est pas à l’extrême droite de censurer la Commission. Mais Ursula Von der Leyen doit changer de cap et le PPE doit revoir ses stratégies d’alliances et sa manière de faire.
Nous appelons le PPE et Ursula Von der Leyen à un sursaut. Sur des bases solides : respect du Parlement, défense du Pacte Vert, justice sociale, souveraineté européenne, avec un budget à la hauteur des défis auxquels nous faisons face.
Le Cadre Financier Pluriannuel qui sera présenté la semaine prochaine, et le Discours sur l’État de l’Union en septembre, seront l’occasion pour nous de juger si la Commission a entendu notre message.