Aujourd’hui, mercredi 13 juin, la délégation socialiste française au Parlement européen s’est abstenue sur le rapport Gauzès et a voté en faveur du rapport Ferreira.

« L’urgence, c’est le Conseil européen des 28 et 29 juin », insiste Catherine Trautmann au nom de l’ensemble de la délégation socialiste. « Après l’élection de François Hollande, cette première réunion doit être celle d’un retour à l’équilibre : croissance et bonne gestion de la dette sont les deux jambes sur lesquelles l’Europe doit avancer. Une croissance au service des citoyens n’a rien à voir avec une libéralisation du marché intérieur comme la droite l’envisage. L’Union européenne doit poursuivre des objectifs de long terme par l’investissement. On ne reviendra pas à l’équilibre budgétaire sans retour de la croissance », explique l’eurodéputée.

« Dans la crise dans laquelle nous nous enfonçons, nous devons être cohérents » a rappelé Pervenche Berès lors du débat. « On ne peut pas à la fois demander beaucoup à quelques États et ne rien donner en échange et on ne peut pas attendre la fin de l’histoire pour récompenser les efforts », a ajouté l’eurodéputée.

« Elisa Ferreira a réussi à intégrer dans son rapport des propositions longtemps rejetées par les conservateurs européens telles que des facilités de croissance et la mise en œuvre d’une feuille de route pour la création d’eurobonds, plus que jamais nécessaires pour enrayer la spéculation. Ces avancées expliquent notre vote en faveur de son rapport », précisent Pervenche Berès et Liêm Hoang-Ngoc.

« Certes, nous sommes parvenus à faire retirer la règle d’or, introduite par M. Gauzès dans son rapport initial. Pour autant, la généralisation de la règle de la majorité qualifiée inversée, renforçant à l’excès le pouvoir de la Commission, constitue un risque », a expliqué à l’issue du vote Liêm Hoang-Ngoc. « Alors que les recommandations de la Commission sont controversées, le débat démocratique doit avoir lieu. Le Parlement doit disposer d’un droit de regard à l’endroit des décisions de la Commission. C’est pour cette raison que nous avons préféré ne pas soutenir ce rapport », conclut l’eurodéputé.