Merci Madame la présidente,
En tant que vice-présidente de la plateforme européenne pour la sécularisation de la vie politique je voudrais attirer l’attention de mes collègues sur les événements organisés dans le cadre du dialogue prévu par l’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne
Je veux bien entendu parler du dialogue, censé être ouvert et transparent, entre nos institutions européennes, d’une part, et, d’autre part, les organisations confessionnelles, mais aussi les organisations philosophiques et non confessionnelles.
Si j’insiste particulièrement sur ces dernières, c’est parce qu’elles sont de plus en plus marginalisées au sein de notre Parlement. Car si toujours plus de conférences et de séminaires offrent des tribunes quasi directes à des représentants religieux, je remarque, avec inquiétude, que les défenseurs de l’humanisme, de la libre pensée et de la liberté de conscience ne sont que très rarement invités à intervenir lors des évènements qui se réclament de l’article 17.
Ils sont nombreux les rassemblements où l’on demande aux représentants des trois grandes religions monothéistes de commenter la politique extérieure de l’Union. Mais rappelons qu’en la matière, il est dangereux de raisonner en termes d’appartenance religieuse, particulièrement quand les religions sont utilisées pour opprimer, voire persécuter, les populations des États en question. Je pense évidemment aux femmes et aux minorités sexuelles, mais aussi aux athées et aux apostats, qui risquent parfois la mort pour ce simple fait.
Nos valeurs de paix, de liberté et d’égalité n’ont pas besoin du modèle de la foi pour être intégrées, elles peuvent même être combattues par les formes les plus extrêmes de toutes les religions. C’est pourquoi je demande solennellement que ce parlement cesse de privilégier les hiérarchies religieuses et de s’attacher sans faillir à garantir la liberté de conscience de chacun.