Une semaine avant le Conseil européen, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel présentent leurs propositions pour l’Europe.

Le premier est en responsabilité depuis 2007, la deuxième depuis 2005. Tous deux sont comptables de la situation dans laquelle se trouve l’Europe aujourd’hui. La dramatisation de la crise de la dette et de la récession ne masque pas cette vérité : depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, les mesures avancées sont tardives, inappropriées et inefficaces. La vision exclusive du couple Franco-Allemand et d’un club de pays du Fouquet’s fait mal à l’Europe.

Le G20 et l’Union européenne sont des enceintes où nous pouvons construire collectivement et solidairement notre avenir. Au lieu d’être un bâtisseur, Nicolas Sarkozy se limite à instrumentaliser ces rencontres à des fins électorales. Le G20 constitue un échec patent : rien n’a été fait pour tordre le cou aux spéculateurs via une régulation des marchés financiers ambitieuse ; la taxe sur les transactions financière reste une vague promesse à mettre en œuvre un jour ; l’engagement de faire disparaitre les paradis fiscaux n’est toujours pas tenu.

Au niveau de l’Union européenne, l’action de la France n’a pas été davantage une réussite : les marchés dictent le tempo et concurrencent la souveraineté des Etats. La droite française et européenne capitule et souhaite repousser l’âge de départ à la retraite à 67 ans, flexibiliser le marché de l’emploi et passer outre la délibération démocratique des parlements nationaux et du Parlement européen en imposant l’austérité dans les budgets. Réviser les Traités pour imposer l’austérité mène à la fin du projet européen, et ne masque pas l’incapacité des conservateurs à résoudre les problèmes concrets. Depuis Molière, nous savons que la saignée ne soigne pas : il est temps que la droite française et européenne reconnaisse cette évidence.

Les socialistes européens portent avec force et responsabilité une stratégie de croissance et d’emploi : nous voulons une Europe qui agisse vraiment contre la crise via un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance. Collectivement, nous pouvons lutter contre la crise et la récession, en dégageant de nouvelles ressources financières, et en misant sur la recherche, l’éducation, l’investissement, une nouvelle politique industrielle et le juste échange commercial.

Parce que rien ne se fera sans l’assentiment des peuples souverains, nous voulons un débat démocratique, qui repose sur l’association des parlements nationaux et du Parlement européen. Nous devons combiner la légitimité des Etats à la légitimité communautaire, car l’Union est une évidence face au retour des solutions nationales.

Communiqué
Catherine Trautmann
Equipe de campagne de François Hollande – Thématique Europe