Emmanuel Maurel (S&D). – Monsieur le Président, je m’en excuse d’avance auprès de mon collègue David Martin, pour qui j’ai une réelle affection, mais j’ai un point de vue très différent par rapport à ce qui vient d’être exprimé, parce que je crois qu’au-delà de notre débat sur l’Australie et la Nouvelle-Zélande, la question qui se pose, c’est cet activisme débridé de la Commission, pour qui négocier des accords est devenu une sorte de réflexe pavlovien.

D’ailleurs, Madame la Commissaire, un de vos collègues a dit qu’il faudrait signer un accord tous les six mois si c’était possible. La question c’est: pourquoi? Je ne suis pas le seul à poser cette question. Il y a des millions d’Européens qui ont des inquiétudes et qui ne comprennent pas forcément pourquoi.

Dans le cas d’espèce, pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, on fait valoir que ce sont des alliés historiques et qu’il faut faire preuve d’ouverture. Mais c’est un peu court, parce que les gains économiques escomptés sont minimes, voire nuls. En revanche, les risques sont réels – cela a été dit, mais je le répète –, pour les secteurs du lait, de l’élevage et du sucre, et il faut bien peu connaître la situation de certains pays, Monsieur Fjellner, pour croire qu’il n’y a pas un modèle agricole qui va être menacé, car c’est le cas des petites exploitations qui sont menacées par ce type d’accords.

Alors, franchement, quand on parle de changement climatique, n’oublions pas qu’il s’agit d’intensifier des échanges avec des pays qui sont à plus de 10 000 kilomètres d’ici; sur le plan de l’empreinte carbone, je ne crois pas que ce soit bon. Donc, faites une pause. Faites une pause et rassurez nos concitoyens plutôt que de les inquiéter.