Bruxelles, le 15 avril 2005 – Le Parlement européen a adopté, malgré l’hostilité de la droite, une résolution d’urgence sur les expulsions collectives pratiquées par les autorités italiennes depuis le centre de rétention d’immigrés de Lampedusa (Sicile).

 

« Le manque de transparence sur l’expulsion de 180 personnes vers la Libye le 18 mars dernier soulève des inquiétudes quant au respect du droit d’asile, du principe de non-refoulement, et de la Convention de Genève« , prévient Martine Roure, coordinatrice PSE de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.

 

Il semblerait que les autorités italiennes aient choisies les personnes expulsées en fonction de leur nationalité. Ceci ajouté à la célérité de expulsions ne nous permet pas d’assurer que chaque demande ait été étudiée individuellement et avec l’attention nécessaire. « Nous sommes d’autant plus préoccupés car les autorités italiennes empêchent l’accès du centre au Haut Commissariat aux Réfugiés« , explique Martine Roure. Le rôle de cette agence onusienne est de s’assurer que toute personne qui souhaite faire une demande d’asile peut le faire et que sa demande est examinée attentivement. Elle ne peut s’acquitter de cette tâche sans accès direct au camp et aux immigrés.

 

Martine Roure déplore enfin toute expulsion vers la Libye, pays non signataire de la Convention de Genève et qui n’a pas de système d’asile. « La Libye ne peut assurer la protection des personnes vulnérables et déporte elle même des immigrants vers des régions où leur vie est menacée« .

 

« Nous demandons que les autorités italiennes mettent fin à toute expulsion jusqu’à ce que le haut Commissariat aux Réfugiés puisse établir que le droit d’asile est rigoureusement respecté« , insiste Martine Roure.

 

Adeline Hazan, membre de la même commission parlementaire, rappelle que « l’UE doit se doter au plus vite d’une politique communautaire d’immigration et d’asile fondée sur l’ouverture de canaux légaux d’immigration et sur la définition de normes communes de protection des droits fondamentaux des immigrés et des demandeurs d’asile« . Elle devrait faire partie d’une mission d’observation du PE qui sera envoyée prochainement à Lampedusa ainsi qu’en Libye.