Louis-Joseph Manscour (S&D). – M adame la Présidente, mes chers collègues, si ceux qui – et ils sont nombreux, je le constate dans cet hémicycle – souhaitaient sacrifier les Grecs sur l’autel de leur opinion publique nationale et de la revanche politique avaient gagné leur pari, c’est d’aide humanitaire dont nous discuterions aujourd’hui. Or, depuis que le scénario du Grexit a été enterré par l’accord de juillet dernier, c’est fort heureusement sur la base des Fonds structurels européens que nous envisageons aujourd’hui d’aider l’économie grecque à reprendre des couleurs.
Que personne n’en doute, le troisième plan d’aide à la Grèce ne sera utilisé que pour le service de la dette publique et la recapitalisation des banques hellènes. Dès lors, faciliter le recours aux Fonds structurels européens est vital, tant le besoin, et on l’a répété, de liquidités se fait cruellement sentir, pour faire repartir une économie que les efforts du plan d’aide précédent ont rendue exsangue.
Cette proposition va donc dans le bon sens, mais elle ne suffira pas. La renégociation de la dette grecque et la construction d’une union économique et monétaire plus solide et plus démocratique sont deux conditions sine qua non au redressement de ce pays et à la gestion des crises à venir.
En invitant le président de la République, François Hollande, et la chancelière Merkel à venir s’exprimer ici, mercredi, devant le Parlement, le président Schulz a bien compris l’importance des enjeux que l’épisode grec a révélés. Nous attendons d’eux, par conséquent, un nouveau souffle européen pour surmonter des défis qui sont tout aussi cruciaux que ceux auxquels nous avons dû faire face il y a un quart de siècle, lors de la chute du rideau de fer.