Sylvie GUILLAUME, Députée européenne, Vice-présidente du Groupe des Socialistes & Démocrates, se félicite de l’adoption aujourd’hui par le Parlement européen du programme commun de réinstallation des réfugiés.
« L’inertie qui a entouré l’adoption de ce programme a fait perdre deux années d’une action efficace de l’Union en matière de réinstallation« , déplore l’eurodéputée, rappelant que près de 200 000 réfugiés auraient besoin d’être réinstallés chaque année, alors que seules 80 000 places sont offertes.
La « réinstallation » consiste à transférer des réfugiés d’un premier pays d’asile vers un autre pays où ils pourront bénéficier d’une solution durable de protection. Ces réfugiés, dont les besoins de protection sont reconnus par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, n’ont en effet ni la possibilité de s’établir dans le premier pays d’accueil, ni espoir de retour dans leur pays d’origine. Outil de protection, elle constitue par ailleurs un instrument de la solidarité internationale et de partage des responsabilités. Les pays en développement accueillent en effet 80% des réfugiés dans le monde et les récentes crises, en Libye par exemple, se sont ajoutées à ce déséquilibre dans le soutien international aux personnes déracinées.
Dans cet effort de solidarité, la participation des Etats de l’Union européenne reste encore très modeste, avec seulement 6.5% de l’ensemble des réinstallations. « Ce programme européen permettra, nous l’espérons, de renforcer la participation des Etats membres à l’effort mondial de réinstallation et d’améliorer également la qualité des procédures d’identification, d’accueil et d’intégration mises en place« , poursuit la députée.
Elle se réjouit également des avancées obtenues par le Parlement européen au cours des négociations. « A la demande du Parlement, les Etats européens pourront en effet désormais bénéficier d’une aide financière accrue pour s’engager dans des activités de réinstallation. Nous avons également permis d’englober une liste plus large de personnes vulnérables à protéger, telles que les femmes et les enfants, les mineurs non accompagnés ou bien encore les personnes ayant survécu à des actes de tortures ».
« Cet accord obtenu, il est temps désormais de sortir des déclarations d’intention et donner dès à présent corps à ce programme. Il nous faut pour cela travailler de concert avec les Etats et l’ensemble des parties prenantes aux activités de réinstallation, telles que la société civile ou bien encore les autorités locales et régionales. Une meilleure coopération de tous ces acteurs au niveau national et européen permettra, il faut l’espérer, d’améliorer la gestion des procédures qui actuellement souffrent parfois de délais très longs et de systèmes d’accueil et d’intégration à l’arrivée inadéquats ».
« En tant que Rapporteur sur le nouveau Fonds Asile et Migration qui prévoit entre autres le financement des activités de réinstallation pour la période 2014-2020, je veillerai à promouvoir des solutions ambitieuses afin que ce programme européen de réinstallation soit pleinement effectif et efficace », a conclu l’eurodéputée.