Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, les valeurs et les principes démocratiques de l’Union européenne sont restés les mêmes, avant et après l’adhésion de la Hongrie au 1er mai 2004.

Cette adhésion était une démarche volontaire, qui reflétait un large consensus de la classe politique hongroise, et l’Union européenne n’est pas plus indulgente qu’avant. Nous avons toujours eu la responsabilité de sauvegarder nos valeurs communes, d’autant plus aujourd’hui, alors que nous sommes les témoins de l’émergence de ceux qui prônent l’exclusion et la haine partout en Europe.

Malgré tout ce que le Premier ministre hongrois a pu dire aujourd’hui, les agissements de son gouvernement représentent une menace systémique sur l’état de droit et, logiquement, l’Union européenne ne peut le tolérer. Dans l’état actuel de notre législation, notre réponse la plus ferme est le processus prévu à l’article 7 du traité et je souhaite son activation le plus rapidement possible. En prônant l’article 7, je ne vais pas à l’encontre des citoyens hongrois, bien au contraire, car il me semble que ce sont les citoyens hongrois qui pâtissent de la réforme de la Cour constitutionnelle hongroise visant à limiter ses compétences. L’absence de contre-pouvoir est une menace sur chacun d’entre eux, et ce sont toujours eux qui ne jouissent plus d’une presse libre et indépendante, voyant ainsi leur liberté d’opinion restreinte.

Dans cet hémicycle, ce sont les députés européens qui se battent pour le peuple hongrois, première victime de cette dérive autoritaire.