Sous la pression de l’industrie européenne, la Commission européenne avait retiré de son programme législatif le paquet « économie circulaire ». Face à la pression des eurodéputés progressistes, elle s’était finalement engagée à présenter une nouvelle proposition « plus ambitieuse ». C’est dans un esprit constructif que le Parlement européen envoie, aujourd’hui, à la Commission un message fort sur ce que devraient être les contours des nouvelles législations nécessaires à des nouveaux modèles de développement.

Il y a urgence, car les modes de production ne sont pas soutenables : plus nous consommons plus l’industrie utilise de matières premières et plus nous produisons de déchets.

Parce que nous n’avons qu’une seule planète, les eurodéputé-e-s socialistes et radicaux veulent faire avancer le concept d’économie circulaire, une économie propre et durable, où l’utilisation de matières premières est réduite drastiquement, où la durée de vie des biens est allongée, et où la production de déchets est considérablement réduite grâce au recyclage ou à la réutilisation.

L’économie durable passe notamment par l’économie de la fonctionnalité : le développement de l’écoconception, un modèle de production qui pense tout le cycle de vie du produit et rend la réutilisation, la réparation ou la transformation plus simples. Elle passe également par la consommation collaborative : le développement de nouveaux modèles économiques comme le prêt, le partage, le troc, la location.

La lutte contre l’obsolescence programmée doit devenir une priorité européenne Cette technique, employée par certains industriels qui fragilisent artificiellement leur matériel et ne prévoient ni conseils d’utilisation, ni fourniture de pièces détachées dans le but d’encourager la consommation, doit être combattue et sanctionnée.

Enfin, parce que c’est dans le secteur du recyclage et du traitement des déchets que les employés ont le plus haut taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles – avec un travailleur sur vingt touché – nous demandons que soient garanties des mesures strictes en matière de santé et de sécurité au travail.

 

 

Intervention en plénière de Guillaume Balas : http://www.social-ecologie.eu/guillaume-balas-leconomie-circulaire-peut-etre-benefique-pour-lemploi/

Parmi les propositions concrètes adoptées aujourd’hui figurent :

 

– l’introduction d’objectifs contraignants pour l’efficacité énergétique fondés sur une réduction d’ici 2030 de l’utilisation des ressources de 30% par rapport à 2014;

– l’introduction d’objectifs contraignants pour la réduction des déchets municipaux, commerciaux et industriels d’ici 2025;

– l’augmentation des objectifs de recyclage à 70% pour les déchets municipaux d’ici 2030 et à 80 % des déchets d’emballages d’ici à 2030;

– l’amélioration de la protection des consommateurs contre les produits défectueux;

– la création d’un “passeport européen” obligatoire pour faciliter le suivi, la réparation et le recyclage des produits;

– l’utilisation d’indicateurs pour mesurer la consommation des ressources en Europe et les impacts ainsi induits sur la terre, l’eau, l’utilisation des matériaux et l’empreinte carbone;

– le retrait des lignes de production de toutes les substances chimiques toxiques pour encourager le développement de cycles de production non polluants;

– la suppression graduelle de l’incinération des déchets recyclables ou compostables et de la mise en décharge des déchets récupérables et recyclables d’ici à 2030;

– l’obligation de la collecte sélective des biodéchets d’ici 2020;

– la révision de la législation européenne sur l’éco-conception pour promouvoir des produits réutilisables, réparables et à longue durée de vie.