« Les membres de la Commission européenne sont choisis en raison de leur compétence générale et de leur engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance » en vertu de l’article 17 du Traité. C’est ce seul article qui doit guider les député-e-s européens dans leur évaluation des Commissaires désignés.

Tous ceux qui ont suivi honnêtement l’audition de Pierre Moscovici dressent le même constat : il a la compétence nécessaire dans les domaines couverts par son futur portefeuille. Au-delà d’un parcours où les affaires européennes ont occupé une place centrale – député européen, vice-Président du Parlement européen, ministre des Affaires européennes, ministre de l’Economie et des Finances de la France, siégeant à l’ECOFIN et à l’Eurogroupe – il a démontré, par ses réponses, la maitrise qu’il avait de la situation très particulière de l’Union européenne et la zone euro.

Oui, comme l’a dit Pierre Moscovici au cours de son audition, « nous sommes l’Europe de la dernière chance ». C’est pour cette raison qu’il faut des résultats, et nous avons la conviction que sa feuille de route pour changer l’état de l’Europe au cours des cinq prochaines années répond à cet enjeu.

Le Parlement européen ne pouvait que se réjouir des propositions de Pierre Moscovici, qui font écho à celles qu’il a lui-même définies : renforcement du semestre européen, révision de la stratégie Europe 2020, renforcement de la zone euro. C’est le tournant que nous appelons de nos vœux depuis le début de la crise : approfondissement de l’architecture institutionnelle et politique, du fonctionnement et des outils de la zone Euro en tenant compte de son impact social.

L’autre pas que l’Europe doit faire c’est celui de la relance de la croissance : son engagement en faveur du plan d’investissement de 300 milliards d’euros proposé, à notre instigation, par Monsieur Juncker est une lueur d’espoir pour créer de nouveaux emplois.

Par ailleurs, les socialistes français et européens se battent depuis des années en faveur d’une taxe sur les transactions financières : sa promesse et sa volonté de soutenir cette initiative en tant que membre de la Commission européenne est un gage de justice fiscale et de progrès.

Enfin, la lutte contre les paradis fiscaux, l’évasion fiscale et l’optimisation fiscale, que nous menons déjà au Parlement européen, a trouvé un allié de poids en la personne de Pierre Moscovici, qui s’est fermement engagé sur ces points précis.

Parce que Pierre Moscovici a brillamment réussi son grand oral, les coordinateurs de la commission des affaires économiques ont fait le choix de la sagesse en mettant fin au chantage « Cañete contre Moscovici », et en se limitant à demander quelques précisions écrites à Pierre Moscovici. Nous nous félicitons de cette décision, et nous lui faisons pleinement confiance pour franchir cette nouvelle étape.