Les socialistes français au Parlement européen ont soutenu l’accord conclu avec le Conseil sur le paquet Pesticides. Ce texte définit de nouvelles règles pour la production, l’autorisation de mise sur le marché et l’utilisation durable des pesticides en Europe. Il  renforce la protection de l’environnement et de la santé des européens, mais devra être décliné avec ambition par chaque Etat-membre, l’Union européenne  laissant le soin à chacun de définir des plans nationaux.

 

Les pesticides ont certes permis d’accroître fortement la production agricole en Europe. Mais certains d’entre eux, très dangereux, ont une incidence négative sur l’environnement et la santé humaine, comme le montrent depuis des années l’augmentation de maladies graves ou la baisse de fertilité chez les hommes. Cette situation est le résultat d’une pollution diffuse des sols, des zones aquatiques et de l’air qui n’est pas encore évaluée précisément.

 

« L’interdiction de substances très dangereuses est donc une première étape », a déclaré préoccupée l’eurodéputée socialiste française Anne Ferreira, lors du débat en séance plénière le 12 janvier 2009.

 

Les socialistes français se félicitent que les substances très toxiques, notamment  pour la reproduction soient interdites. Les substances ayant des effets neurotoxiques pendant la croissance pourront, elles aussi être interdites.

 

« Contrairement à ce que prétendent certains, cet accord ne menace pas la production agricole européenne », a déclaré Anne Ferreira, responsable de ce dossier pour les socialistes français.

 

« Il n’y aura pas de retrait soudain et massif de produits qui sont déjà sur le marché », souligne-t-elle. Des dérogations permettront par ailleurs l’utilisation de certaines substances actives en cas de menace avérée sur la production.

 

L’Union européenne a confié aux Etats membres la responsabilité de mettre en œuvre des plans nationaux d’action avec des objectifs chiffrés. Les Etats membres devront aussi établir des zones tampons où il sera interdit d’utiliser ou de stocker des pesticides, notamment pour protéger les eaux de surface et des eaux souterraines utilisées pour l’approvisionnement en eau potable. Une étude assez récente estime par exemple qu’en France, 90% des rivières et 50% des nappes phréatiques sont contaminées par des pesticides.

 

« Nous attendons des mesures fortes des Etats membres, et surtout de la France où les produits phytosanitaires sont fortement utilisés et où les nappes d’eau phréatiques et cours d’eau sont particulièrement pollués », précise Anne Ferreira, par ailleurs membre de la commission parlementaire de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Faute de mesures communautaires chiffrées en la matière, elle attend de la Commission européenne la plus grande vigilance dans l’application de cette disposition.

 

Elle suggère que la future PAC (politique agricole commune) soit mise à contribution pour aider les agriculteurs qui s’engagent dans une démarche de réduction ou de suppression des produits nocifs. La PAC doit mieux prendre en compte financièrement le lien entre production de qualité et agriculture.

 

Enfin, le Parlement et le Conseil se sont mis d’accord pour restreindre la pulvérisation aérienne et l’utilisation de pesticides dans les zones résidentielles, publiques ou fréquentées par des groupes de populations vulnérables (femmes enceintes, enfants) comme les hôpitaux et les écoles. « Ces restrictions dans les zones publiques sont les bienvenues, même si l’on aurait souhaité une interdiction pure et simple », conclut Anne Ferreira.

Strasbourg, le 13 janvier 2009