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Strasbourg, le 22 avril 2008

Au moment où la stabilité du continent africain est menacée par une grave crise alimentaire, le Parlement européen va demander à la Commission de débloquer d’urgence les financements du Fonds européen de développement, le bras financier de la coopération au développement pour les pays d’Afrique-Caraïbes et du Pacifique.

Plusieurs projets de développement sont retardés en raison d’une procédure de ratification très lourde par l’ensemble des pays de l’UE et des ACP.

« Avec près de 22,7 milliards d’euros pour les six prochaines années, le FED est un atout majeur entre les mains de l’UE pour combattre la pauvreté et construire un monde plus juste. C’est le moment d’agir. Des millions de vie en dépendent », souligne la socialiste française Marie-Arlette Carlotti, auteure  du rapport parlementaire qui sera débattu ce soir à Strasbourg.

« Pourtant l’aide de l’Union a baissé en 2007, pour la première fois depuis 2000. C’est une véritable trahison des engagements pris en 2005 en matière d’aide au développement », estime-t-elle.

Selon Mme Carlotti, ce recul de l’aide publique au développement représente 1,7 milliards d’euros, une manne financière qui aurait permis de soigner 11 millions d’enfants.

« C’est aussi un message politique déplorable que nous adressons aux pays et aux populations du sud, au moment où les plus fragiles d’entre eux sont touchés de plain fouet par la crise alimentaire », déclare l’eurodéputée.

La députée, dont les recommandations seront approuvées demain par l’Assemblée plénière, prône de consacrer 20% des ressources du Fonds aux secteurs de l’éducation et de la santé.

Une priorité, aux yeux de Mme Carlotti, qui rappelle que 114 millions d’enfants sont privés d’école et que 500 millions de femmes dans le monde ne savent ni lire, ni écrire.

Elle plaide en outre pour que le FED, qui est financé par les contributions directes des Etats membres, soit incorporé dans le budget européen.

« Ce projet permettrait de renforcer l’efficacité de l’aide et le contrôle démocratique des élus européens et des parlements nationaux », indique Marie-Arlette Carlotti.