Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, les révolutions russes de 1917 sont un événement majeur qui a changé le cours de l’histoire et qui a ébranlé le monde. Nourries par la colère d’une population opprimée contre un système autocratique et profondément inégalitaire, elles ont mis fin au régime tsariste. Cette révolte portait en elle l’espoir d’une société nouvelle, plus juste et solidaire.

Ces aspirations et ces idées, dévoyées par le coup d’État, puis par la dictature stalinienne, font partie de notre héritage, comme 1789 et 1848. Elles nous permettent de mieux comprendre comment changer la société pour assurer l’avenir. Sans démocratie, pas d’égalité. Aucun changement si radical n’a de sens s’il n’est pas juste.

L’exploitation n’a pas disparu, les injustices non plus. De nombreux Européens se sentent abandonnés, mis au ban de la société. Le chômage, la pauvreté et les inégalités grimpantes font rage. La résignation et la colère sont là.

Sans réponse aux souhaits de nos peuples que nos institutions soient attentives, réactives et effectives, c’est notre démocratie qui sera mise en danger. En effet, ce sont cette exaspération et cette peur qui constituent le terreau des extrémismes dont la cible est la démocratie.

Afin de permettre aux Européens de retrouver la confiance, de leur redonner de l’espoir, nous appelons à la concrétisation d’une Europe refondée reposant sur quatre piliers, à savoir d’une Europe sociale, écologique, respectueuse des droits fondamentaux et profondément européenne.

Ne nous voilons pas la face, le libéralisme est une impasse et le national-populisme une menace. Nous appelons à un changement d’Europe.