Le Parlement européen a auditionné aujourd’hui le candidat désigné par la Hongrie, Monsieur Várhelyi, au poste de commissaire en charge de l’élargissement et du voisinage. Le candidat n’a pas convaincu et, à la demande du groupe S&D, devra se soumettre à une nouvelle série de questions. La délégation de la gauche sociale et écologique se félicite de ce vote.

Pour Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place Publique qui a posé une question lors de l’audition en commission des affaires étrangères, « le candidat hongrois n’a pas donné suffisamment de gages de son indépendance vis-à-vis de son gouvernement. Sans des engagements clairs, rien ne nous permet de conclure qu’il contribuera à la promotion de la démocratie et de l’état de droit dans notre voisinage ».

Lors de l’audition, Raphaël Glucksmann a eu l’occasion de pointer les propos de Victor Orbán : « la politique étrangère de la Hongrie doit se dessiner dans un triangle Berlin-Moscou-Istanbul ». Ce dernier a d’ailleurs fait de l’obtention de ce portefeuille une priorité, en déclarant devant les autorités turques et azéris, « si nous parvenons à l’avoir, nous serons à votre disposition pour vous aider dans vos aspirations ». Orbán entend contrôler ce portefeuille et ne s’en cache pas.

Pour l’eurodéputé Place Publique, « il est clair que les réponses apportées ne permettraient pas de garantir que Monsieur Várhelyi défendrait l’intérêt européen et non pas celui de Poutine ou de Erdogan ».

Alors que la Commission européenne considère que la Hongrie ne respecte pas la législation européenne en matière d’asile, Monsieur Várhelyi n’a apporté aucune garantie lors de son audition sur son attitude si un pays de l’élargissement violait de la même façon l’acquis communautaire.

Enfin, alors que Viktor Orbán a déclaré que « chaque migrant pose un risque terroriste et de sécurité publique », Raphaël Glucksmann a demandé à Monsieur Várhelyi s’il soutenait la politique de son Premier ministre. « La réponse de Monsieur Várhelyi montre son peu d’intérêt pour les principes qui fondent l’Union européenne : la tolérance et le respect des droits de l’homme. Pour toutes ces raisons, sa nomination à ce poste était en l’état impossible », conclut l’eurodéputé.