Note issue de la collaboration de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, de la Délégation socialiste française au Parlement européen et du think tank Point d’aencrage.

L’extrême droite fait généralement de la sortie de la zone euro un acte simple, anodin, peu coûteux, voire négocié. Au lendemain du vote sur le Brexit, une analyse des conséquences concrètes d’une telle proposition par deux chercheurs, en coopération avec Point d’Aencrage et la Délégation socialiste française au Parlement européen.

Réagissant au résultat du référendum britannique le 24 juin qui enclenche la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la présidente du Front national Mme Le Pen a réaffirmé qu’elle souhaitait à la France le même destin – et, en particulier, une sortie de la zone euro. Le Bureau politique du Front national (FN) s’était réuni début février 2016 afin de déterminer sa position sur la monnaie unique et a réaffirmé qu’il souhaitait toujours la sortie de l’euro. Si la position du parti d’extrême droite n’a pas été franchement clarifiée et reste très floue sur les détails, il s’agit sans conteste d’une question majeure en son sein, Marine Le Pen ayant même annoncé qu’elle s’« en irait » si les Français refusaient la sortie de l’euro par referendum, le 27 septembre 2015 sur RTL dans l’émission Le Grand Jury.

Dans le contexte des nombreuses déclarations anti-UE émanant de l’extrême droite à la suite du référendum britannique, il est nécessaire de rappeler en quoi les « plans de sortie » sont, d’une part, porteurs de risques économiques majeurs pour les pays concernés et, d’autre part, ne constituent pas une réponse adéquate au diagnostic d’une perte de contrôle des États dans la mondialisation. Pour combattre ce discours démagogique, il faut ainsi reconnaître les fragilités de la zone euro, avant de proposer l’alternative au scénario du repli : un approfondissement de la zone euro (en termes notamment de capacité budgétaire et de représentation démocratique) permettant de retrouver des marges de manœuvre dans la mondialisation.

 

le-front-national-et-l-euro