Gilles Pargneaux (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, chers collègues, j’adresse tout d’abord toutes mes félicitations aux rapporteurs, qui ont fait un excellent travail sur ce texte. Nous l’avons encore rappelé ce matin, l’avenir de l’Europe passe par celui de l’Europe de la défense. Il s’agit autant d’une nécessité sécuritaire – notre voisinage est de plus en plus inquiétant et le terrorisme fait son retour sur notre sol – que d’une nécessité politique, car l’Europe a besoin de concret et de projets qui aboutissent pour rendre indéniable sa valeur ajoutée. Sans cela, il sera encore plus difficile de défendre l’Europe, le plus beau et peut-être le seul grand projet politique que nous avons devant nous.

Ce rapport, aujourd’hui – c’est tout son intérêt –, est une sonnette d’alarme. L’Europe dispose déjà d’une grande panoplie d’instruments, d’outils juridiques, de facilités pour la coopération militaire, mais – et c’est le comble – rien n’est utilisé. Pas de groupes militaires communs, pas de quartier général commun, pas de partage efficace de la charge financière des activités militaires. La conclusion de tout cela est simple: notre problème pour vraiment construire l’Europe de la défense, c’est de l’utiliser, de l’animer, de donner du contenant à un contenu qui existe déjà. Autrement dit, la seule chose dont l’Europe a manqué, c’est de la volonté politique, ce courage politique et cette volonté infaillible pour la défense des Européens.

Voilà l’enjeu, voilà le message, voilà l’horizon que le Parlement européen doit envoyer aux chefs d’État et de gouvernement pour les 60 ans des traités de Rome.