Hier, à l’occasion de la présentation du plan du Gouvernement pour verdir l’industrie française, Emmanuel Macron a appelé à une « pause » dans la réglementation européenne, prétextant l’objectif de préserver la France de la concurrence de pays moins-disants du point de vue environnemental.
La délégation de la gauche sociale et écologique dénonce avec force ces propos, qui démontrent l’imposture d’Emmanuel Macron, quand il se présente comme un pro-Européen ou comme un anti-Trump en tweetant « #MakeOurPlanetGreatAgain ». Ce quinquennat devait être écologique ou ne pas être selon ses propres paroles à Marseille. Encore un mensonge donc pour un Emmanuel Macron qui marche dans les pas de Nicolas Sarkozy qui annonçait en 2011 « l’environnement ça commence à bien faire ».
Avec ce discours, Emmanuel Macron rejoint clairement le camp de la droite conservatrice européenne, celui du PPE, qui demande justement un moratoire sur des textes essentiels du Green Deal.
Ainsi, il ne fait que révéler le fond de sa pensée et les raisons de son inaction dans la lutte contre le dérèglement climatique : d’ailleurs, la France est régulièrement condamnée à l’échelle nationale et européenne pour son non-respect des engagements pris en matière environnementale. Et nous n’avons eu de cesse de dénoncer le conservatisme et le manque d’ambition sociale et environnementale de Paris quand a été arbitré la déclinaison française de la PAC.
A l’échelle européenne, nous effectuons justement le travail qu’il ne fait pas à l’échelle nationale, sur la qualité de l’eau, de l’air, sur la lutte contre les pesticides, contre les émissions de CO2 et de méthane, sur les mesures de réciprocité dans les échanges, etc. Mais ce discours va considérablement affaiblir le camp des États membres qui soutiennent les orientations du Green Deal au sein du Conseil et dont la France faisait jusqu’alors parti.
Bien sûr, nous partageons l’ambition d’enrayer la désindustrialisation de notre pays ; mais opposer économie et environnement est parfaitement absurde, ce que démontre d’ailleurs la politique menée par Joe Biden aux États-Unis, avec l’Inflation Reduction Act. Plutôt que de la dénoncer, nous devrions d’ailleurs nous en inspirer ! Nous devrions plutôt, en France et Europe, renforcer la protection de notre marché intérieur via des normes écologiques ambitieuses. En empêchant la concurrence avec les produits manufacturés de manière polluante à l’étranger, la réglementation européenne est au contraire un formidable outil pour nous permettre de développer notre industrie.
Nous attendons de la France qu’elle fasse preuve d’ambition, et défende de véritables nouvelles ressources propres pour mener le défi de la transition écologique et qu’elle soit résolument dans le camp de ceux qui veulent conditionner l’accès au marché européen à des standards de production suffisamment élevés pour tirer vers le haut le reste de la planète. Il y a urgence si l’on veut concilier justice sociale et ambition environnementale ; sauver notre planète ; et notre économie et notre tissu industriel avec.